Fashion Week Homme AW22/23 Jour 6 (dernier jour)

DEFILE KENZO A LA GALERIE VIVIENNE: Ce défilé était très attendu, car c’était la première collection présentée par Nigo, nouveau directeur artistique de la marque, premier designer japonais à diriger la maison depuis Kenzo Takada et grande figure du streetwear au Japon. Le choix de la Galerie Vivienne était un hommage au fondateur, car c’est là que Kenzo Takada avait présenté son premier défilé parisien en 1970. Nigo a repris avec talent l’ADN de la marque tout en y greffant sa propre touche. On trouve ainsi dans cette collection mixte très colorée une foison d’imprimés floraux (comme le fameux imprimé Poppy de coquelicots ou des compositions florales peintes à l’aquarelle et imprimées sur les vêtements), des rayures fines ou effet tigre, du prince de Galles et du tartan revisité. Les coupes sont plus preppy que streetwear, avec de nombreuses chemises et robes-chemises midi, cravates et costumes trois pièces à pantalons amples ou ajustés, des bérets et autres couvre-chefs d’inspiration très parisienne. Mais on y trouve également du denim japonais, l’association de teddys et autres pulls en maille colorés aux robes et pantalons droits, des vestes bicolores avec de forts contrastes entre couleurs vives. Un début très prometteur!

Photos: imaxtree

Fashion Week Homme AW22/23 Jour 5

PRESENTATION LAZOSCHMIDL AU PALAIS DE TOKYO: Fidèle à son univers coloré, sexy et transgressif, le duo suédois-allemand Josef Lazo et Andreas Schmidl a présenté une nouvelle collection intitulée « It’s over », comme une vision préapocalyptique positive. On y trouve des hauts ajustés et sweats à capuche avec une écriture japonaise dans des couleurs pop lumineuses agrémentées de cristaux Swarovski, des jambières revisitées, des fentes effilochées peintes à la main, des leggings à bretelles en néoprène fluo, des denims de travail surteints, des chemises en mousseline de soie transparentes. Un motif papillon apparaît en garniture sur les vêtements et sur des cravates de cow-boy, comme une signature de cette collection exubérante et particulièrement créative.

Fashion Week Homme AW22/23 Jour 4

Le salon Tranoï qui s’est tenu du 21 au 23 janvier 2022 au Palais de Tokyo m’a permis de découvrir deux jeunes créateurs émergents très prometteurs:

DE PINO: Jeune designer français d’origine portugaise, Gabriel Figueiredo travaille chez Maison Margiela sur les pièces de broderie depuis 2019 et a lancé sa propre marque « De Pino » en 2020. Celle-ci explore l’idée de féminité et de séduction de façon libre et surréaliste, comme une rencontre entre une esthétique couture et un dessin d’enfant à base de matériaux recyclés. Sa collection intitulée « Forêt » présente des silhouettes ludiques et enfantines qui jouent sur les proportions et le genre: bikini trop petit, robe trop grande, pièces en crochet et en jersey aux trous sensuels, fleurs naïves et poétiques, colliers de perles qui se brisent et confettis de métal lancés joyeusement sur une robe de grand soir à porter sans considération de genre.

IAGO OTERO: Ce jeune créateur espagnol originaire de Galice entend soutenir l’artisanat local en faisant fabriquer tous ses vêtements à la main en Espagne, et a pour objectif de donner un sens aux habits en les reconnectant aux émotions de ceux qui les portent. Sa collection ultra colorée et riche en carreaux et motifs de toutes sortes est une véritable ode à la jeunesse d’aujourd’hui. Pantalons courts et longs, amples ou ajustés, robes chemises surdimensionnées; maille, coton, mohair, laine mérinos se combinent avec de délicates dentelles. Un humour décapant qui permet de s’évader de l’anxiété de l’époque actuelle.

Fashion Week Homme AW22/23 Jour 3

DEFILE RICK OWENS AU PALAIS DE TOKYO: Le créateur américain a présenté une nouvelle collection subversive intitulée « Strobe », faisant la part belle aux manteaux à épaules exagérées considérés comme une parodie de la musculature masculine. On y trouve également d’énormes parkas débordant de longs poils de chèvre, des blousons aviateur avec des manches coupées au coude, et des manteaux et vestes sur mesure aux proportions de Frankenstein. Derrière cette esthétique sombre et rebelle, pointent toutefois quelques touches de sensualité et de glamour avec l’utilisation de tissus luxueux comme la soie, le satin duchesse de coton, le jersey biologique ou encore de la laine italienne tissée sur des métiers ancestraux. Certains mannequins portent des casques surmontés de néons évoquant tout à la fois le travail de Dan Flavin (artiste contemporain américain connu pour ses sculptures et installations luminaires spectaculaires) et les coiffes égyptiennes. Comme à son habitude, une transgression destinée à transmettre un message de tolérance et d’acceptation.

Photos: imaxtree

Fashion Week Homme AW22/23 Jour 2

DEFILE BIANCA SAUNDERS AU PALAIS DE TOKYO: Pour son premier défilé à Paris, la jeune créatrice britannique qui a fondé sa marque en 2018 et a remporté le grand prix de l’ANDAM en 2021, a présenté sa vision contemporaine d’une mode masculine toute en détails et en raffinement. Les coupes d’une simplicité apparente sont en fait d’une grande subtilité. Les plis et fronces sont placés de façon inattendue avec une grande maîtrise. Les ourlets sont décalés, les poches plaquées semblent se muer en manteaux, tous les plis sont très novateurs. La plupart des pièces sont en denim, avec des coutures légèrement de travers. Les vêtements sont oversize, mais pas disproportionnés. Les costumes sont très chic. Des imprimés graphiques générés par ordinateur sont pleins d’énergie. Au-delà de sa parfaite maîtrise technique la créatrice met en scène une masculinité qui assume sa part de féminité: les tissus rigides rencontrent des matières plus légères, moulantes et souples, ainsi que des couleurs douces et lumineuses comme le vert olive, le rouge et le bleu ciel.

Photos: imaxtree

Fashion Week Homme AW22/23 Jour 1

DEFILE BLUEMARBLE DANS UNE ANCIENNE POSTE DU 12E ARRONDISSEMENT: Anthony Alvarez, fondateur de la marque créée en 2019 et basée à Paris, né à New York d’un père philippin d’origine espagnole et d’une mère française d’origine corse italienne, a voulu dans cette collection combiner les différentes cultures qui ont façonné sa personnalité. Son univers festif et coloré se décline ainsi dans des pièces vibrantes et contrastées, ajustées ou amples, déstructurées, fusionnant l’énergie new-yorkaise, le savoir-faire parisien et la chaleur philippine. Parkas techniques, pantalons de skate, vêtements d’outdoor aux couleurs vives, sur-chemises en nylon matelassé et aux imprimés géométriques saisissants, pantalons baggy incrustés de strass. La palette de couleurs est explosive, les nuances tropicales de bleu de mer et de lavande ainsi que les couleurs psychédéliques sont particulièrement séduisantes.

Photos: imaxtree