Fashion Week Femme AW24/25 Jour 9 (dernier jour)

DEFILE LOUIS VUITTON DANS LA COUR CARREE DU LOUVRE: La collection synthétise parfaitement le style du directeur artistique Nicolas Ghesquière qui fêtait ses dix ans chez Louis Vuitton: sportswear actif, chic futuriste, finitions éclatantes, drapés audacieux. Le défilé s’ouvre avec des vêtements athlétiques entièrement blancs, des vestes Norfolk coupées comme des blousons à encolure haute et portées avec des jupes à volants et à poches. Puis apparaissent des robes fourreaux à paillettes et autres robes longues, des vestes de randonnée coupées comme des robes de cocktail, une remarquable série de robes bouffantes réalisées dans d’étonnantes soieries rigides imprimées comme des sacs LV et des monogrammes. Quelques robes noires laissent ensuite la place à une partie « robotique chic », une série très fraîche de gilets militaires gris mastic avec des tailles cintrées. De nombreux mannequins portent des gants en peau de mouton hirsute, tandis que d’autres sont munies de nouvelles mini valises en matelassé métallique. Le défilé se termine en beauté avec la mannequin vedette néerlandaise Rianne van Rompaey, vêtue d’une superbe robe noire à plumes asymétrique et de travers, surmontée d’une mini cape en cuir.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 8

DEFILE ZIMMERMANN AU PAVILLON CAMBON: La marque australienne connue pour ses collections glamour et romantiques évolue cette saison vers des tenues plus urbaines à porter au quotidien, combinant ainsi toilettes du soir volumineuses et éléments plus sportifs comme les pièces en denim. La dentelle, véritable passion de la créatrice Nicky Zimmermann, est encore bien présente, dans de longues robes à traîne, des corsages et des dessous chic, de même que les soies précieuses pour confectionner des robes à volants et des blouses Lavallière à manches ballons volumineuses. Mais l’ensemble prend une tournure plus pratique avec des vêtements conçus pour le quotidien, associés à des chaussettes en laine et de confortables souliers à lacets. Le dressing prévoit des ensembles en denim délavé, des costumes-bermuda Prince de Galles, des costumes en laine mélangée au style sportif avec grandes poches et boutons pression, des blousons et des maxi jupes en cuir, des robes tricot ajourées. Le look qui synthétise le mieux cet état d’esprit plus urbain est celui composé d’un pantalon de jogging en satin enfilé sur une guêpière, le tout avec un manteau bicolore rayé en fausse fourrure.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 7

DEFILE ATLEIN AU PALAIS DE TOKYO: Le créateur Antonin Tron explore de nouvelles pièces et matières. Les longues robes en jersey drapées et froncées constituent toujours la base de sa garde-robe, enrichies cette saison de cagoules et de longues fermetures à glissière qui s’enroulent sur tout le corps, le fendant du cou aux pieds. Mais il s’éloigne des tenues de soirée pour proposer davantage de pièces à manches et des pantalons dans un esprit plus urbain et sportswear. Son héroïne, inspirée de films de science fiction, s’affiche dans des petits bombers militaires, avec des leggings épais comme taillés dans du daim, des fuseaux zippés tout du long sur le devant, des hoodies à cagoule en jersey léger et des ensembles en laine enduite imperméable, ressemblant à du vieux cuir. Lorsqu’elle revient de mission, la guerrière spatiale d’Atlein retire son pantalon en nylon rembourré et porté taille haute, dézippé sur le côté comme les combinaisons d’astronaute, pour revêtir des robes étincelantes de reines des galaxies comme ces fourreaux scintillants en tissu mesh de cristal, ces tenues délicates en jersey transparent ou métallisée mercure. Des robes en paillettes, à l’allure de peau de serpent, brillent par intermittence en fonction des reflets de la lumière.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 6

DEFILE « NOIR » DANS UN ANCIEN MAGASIN DU 9EME ARRONDISSEMENT: Contrairement à son habitude, le créateur japonais Kei Ninomiya délaisse le noir, auquel il ne consacre que quelques modèles, pour étudier les propriétés de la couleur et de la lumière. Il explore ainsi les effets d’optique et les matières réfléchissantes, comme s’il soumettait ses créations à un prisme, réfractant la lumière à travers les différents rayonnements de l’arc-en-ciel. Le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo et le violet sont réunis dans plusieurs silhouettes féériques, comme dans ces tops et jupes cocons confectionnés dans des plumes de taffetas, ou dans cette tunique tressée dans un dégradé harmonieux de petites bandes en plastique colorées. Ces mêmes teintes sont utilisées sous forme d’une multitude de petites fleurs découpées et assemblées dans de délicates robes camouflage, ou dans des chaînes-colliers de petits carreaux de PVC constituant des harnais à superposer sur des robes ou un manteau en satin matelassé kaki. Le styliste joue aussi avec les couleurs primaires pour créer des looks pop joyeusement bariolés à partir d’un entrelacs de fils de scoubidou ou en utilisant ces mêmes fils en caoutchouc pour confectionner des fleurs à piquer au milieu d’autres fleurs de tulle blanc dans des robes ou corsages à la consistance de nuages. Des rosaces multicolores découpées dans des toiles en plastique transparent servent à fabriquer des capes et robes rappelant les vitraux de cathédrales. Pour le final, Kei Ninomiya réalise une mini-cape couvrant toute la tête ainsi qu’une robe scintillante à partir de cristaux qu’il utilise comme des prismes. On retrouve dans leurs reflets irisés les nuances de l’arc-en-ciel, qui changent selon la façon dont les pierres accrochent la lumière ou selon la couleur qui leur sert de base. Le T-shirt blanc laisse filtrer des lueurs rose et bleutée, le short noir des lueurs jaune, verte et oranger.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 5

DEFILE LOEWE AU CHATEAU DE VINCENNES: Le directeur artistique Jonathan Anderson a présenté une collection puissante et métaphysique, d’une beauté étrange, inspirée par le peintre américain Albert York (1928-2009), grand amateur de paysages et d’animaux domestiques. La jaquette, le queue-de-pie, le manteau du collège d’Eton (prestigieuse école britannique pour garçons) et la longue redingote sont remis au goût du jour. Des modèles classiques sont entièrement revisités, avec des détails soignés ou inattendus, comme par exemple des perles, ou combinés avec de gigantesques pantalons en soie aux imprimés floraux audacieux. Le créateur ouvre le bal avec des tenues de soirée, un trio de robes du soir très longues, en soie, avec des découpes sur les côtés et un dos nu, et des ceintures à boucle pour les cintrer. La collection joue sur la confrontation des techniques du flou et du tailleur, le trompe-l’oeil (les motifs écossais sont imprimés sur le tissu et non tissés) et les jeux d’échelle (mosaïque sur une bague ou sur toute une robe), quand les chaussures, sacs et vêtements sont intégralement couverts de perles « caviar » multicolores. Le col des manteaux est agrémenté de bois sculpté, les larges sarouels fluides laissent l’air s’engouffrer à chaque enjambée, les baggys en toile épaisse semblent être empruntés à un géant. La palette de couleurs, tour à tour franche et subtile, est manifestement celle d’un peintre.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 4

DEFILE GAUCHERE AU PALAIS DE TOKYO: La créatrice Marie-Christine Statz a présenté une collection élégante et minimaliste, subtilement dosée entre tailoring et casual, masculin et féminin, construction et légèreté. Elle a notamment travaillé cette saison sur le contraste des matières, entre laines épaisses, flanelle, cuir, nylons mélangés et jerseys ultra-fins transparents. Les tailleurs austères à rayures de banquier laissent la place à des looks plus osés, comme ces bodys col roulé à fines côtes ceinturés, endossés sous de maxi manteaux ou de grandes vestes d’homme, comme cette imposante jupe matelassée qui se referme sur un haut transparent, ou cette tunique en voile couleur chair enfilée sous une veste en cuir noir. Des vêtements doux en mohair et laine peignée, dont cet ensemble jupe/top d’un jaune d’or détonant s’invitent dans cette garde-robe composée d’essentiels (costumes amples, grandes vestes et chemises, pantalons, jupes mi-longues, pièces en maille et manteaux). Le cuir est très présent, que ce soit à travers un faux cuir brillant qui amène la lumière, ou dans des peaux souples dans lesquelles la styliste taille des débardeurs, des chemises, des pantalons et de superbes jupes dans des teintes lie de vin. Les accessoires se déclinent également en cuir, comme les sacs, qui font leur apparition chez la marque, sous forme de pochettes-coussins, ou comme les bottes resserrées en haut du mollet, qui font penser à des protections pour bas de pantalons de ski. La créatrice s’amuse aussi à doubler certaines pièces par le biais de pans de vestes qui se prolongent et remontent en écharpe vers les épaules et le cou. Le procédé est aussi appliqué en rallongeant les revers en satin d’un manteau smoking.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 3

DEFILE ACNE STUDIOS A L’OBSERVATOIRE DE PARIS: Le styliste Jonny Johansson met en scène des guerrières avant-gardistes dans une collection puissante et énergique. Dans un décor cinématographique tout blanc, garni de chaises massives fabriquées avec des pneus de voitures par l’artiste estonien Villu Jaanisoo, les mannequins défilent à vive allure en total look noir ou blanc. Elles se présentent dans des silhouettes courtes en cuir ou denim, chaussant escarpins et chaussures montantes ouvertes sur le talon, et portant des lunettes futuristes et des bijoux en métal chromé comme les carrosseries des voitures. Le créateur privilégie des coupes design épurées tracées d’un trait rapide et sec, bousculant les archétypes du dressing féminin, de la fourrure, qui s’enroule en étole autour du cou, à la petite robe noire. Les modèles se parent de robes fourreaux ou de robes à baleine légères en fin jersey, ainsi que d’élégantes chemises en soie au col rehaussé, qui tire-bouchonnent tant elles semblent extensibles, assorties aux pantalons. Le body à col montant est l’une des pièces phares de la collection, entièrement dénudé dans le dos par un long zip. De même que les pièces en cuir. A l’image de ces manteaux à l’allure de tailleurs, comme sculptés avec leurs formes arrondies et rigides, de ces ensembles en peau vieillie, de ces habits nappa seconde peau ou encore de ce combishort de plongeur en néoprène.