Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 4 (fin)

DEFILE FENDI HAUTE COUTURE AU PALAIS BRONGNIART: Le directeur artistique Kim Jones poursuit son approche minimaliste initiée la saison précédente et propose des silhouettes sensuelles et futuristes issues d’un immense travail sur les textures. Le vestiaire s’ouvre avec des total looks noirs ou blancs à l’élégance minimaliste d’une grande simplicité. Des robes bustiers qui tombent droit jusqu’aux mollets, des robes-tricots moulantes en maille ultra fine tissée dans un mélange de fils de cachemire et de vigogne, des vestes d’homme en laine masculine. Des ensembles top et jupe en peau de crocodile, matière servant à réaliser aussi des petits blousons et manteaux. Cette austérité se combine çà et là avec une touche sexy. Par exemple, avec des tuniques de vestale taillées dans un voile transparent ou du gazar de soie, ou avec des jeux de laçage évoquant l’art du shibari (le bondage japonais) via des bandeaux-brassières couvrant la poitrine, tout en s’enroulant autour du cou et des épaules. Des effets scintillants apportent une énergie magnétique à l’ensemble avec des jupes bouillonnantes, confectionnées à partir de franges métalliques recouvertes de paillettes. Les franges d’un fil à la fois soyeux et rigide ressemblent à une fourrure en poils argentés dans un long manteau ou en poils bruns dans une veste volumineuse. Des franges en forme de plumes extra light brodées à la main se meuvent de façon sinueuse, comme dans certaines pelisses, dans des jupes couleur bronze ou dans une robe longue bleu-vert. L’esprit cosmique est souligné par des lunettes futuristes très légères et par une série de tenues argentées étincelantes. De la robe asymétrique en dégradé blanc/noir parée d’une constellation de cristaux, aux robes de cote de maille embrassant le corps, en passant par une tenue de sirène toute en écailles réfléchissantes et jusqu’à un costume-carapace pour embarquer dans une navette spatiale trempé dans de l’argent.

Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 3

DEFILE JEAN PAUL GAULTIER x SIMONE ROCHA CHEZ JP GAULTIER: La collection présentée par l’irlandaise Simone Rocha est la sixième réalisée par un créateur invité par Gaultier Couture (après Chitose Abe, Glenn Martens, Olivier Rousteing, Haider Ackermann et Julien Dossena). La créatrice est parvenue à décliner avec brio les éléments les plus significatifs de l’ADN de Jean Paul Gaultier en les mariant habilement à sa propre sensualité romantique. Le défilé commence par une crinoline en organza métallique transparent parachevée par des motifs serpent ou ciel étoilé, quasi hallucinatoires. On remarquera ensuite une robe corset à maxi laçage en soie duchesse, avec des bretelles en guise de traîne et une découpe dans le dos qui se termine en explosion de tulle. Simone Rocha imagine une femme fatale de la navy, coiffée d’un bonnet de matelot, dans une remarquable mini robe composite avec soutien-gorge ruché et rubans de tulle rebrodés de cristaux. Une robe bustier très élancée en organza de soie ivoire est rebrodée de plumes de dentelle. Un manteau de taffetas vert/noir tout droit sorti des archives est orné d’un soutien-gorge conique façon pétales. Son obsession pour les perles conduit à une autre robe corset sublime, recouverte de dizaines de rangs de perles baroques. Le tout est complété par des versions incrustées de plume des souliers fétiches de Simone Rocha, escarpins en plexiglas et richelieus compensés.

Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 2

DEFILE ALEXIS MABILLE CHEZ CHRISTIE’S: Le couturier français érige la simplicité en must de l’élégance à travers un vestiaire intimiste. Les tenues candides d’apparence sobre sont ennoblies de détails précieux mais discrets, telle la dentelle de Lyon, parfois rebrodée de cristaux, qui s’invite dans plusieurs modèles, comme dans le bas du pantalon d’un complet smoking en satin blanc ou dans les épaules et les manches d’une robe chemise minimaliste en faille de soie. La palette de teintes délicates et poudrées s’aventure jusqu’à un dégradé d’orange crépuscule qui s’inspire des nuances de divers rouges à lèvres dans une longue robe à pans drapés. La couleur peau est présente dans plusieurs modèles d’inspiration boudoir. Comme dans cette combinaison couverte de paillettes, dans ce corset en dentelle de Chantilly scintillant assorti à un boléro brodé de nacre, ou encore dans ces fourreaux moulants en jersey-satin affichant en broderie une grande bouche rouge ou un oeil. Et toujours dans cet esprit boudoir, on remarque un sensuel déshabillé en crêpe de soie bordé de plumes d’autruche couleur or.

Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 1

DEFILE IMANE AYISSI A LA SALLE GAVEAU: Le couturier camerounais installé à Paris depuis 1993 a donné une nouvelle version de sa mode chaleureuse aux couleurs vibrantes et aux étoffes chatoyantes, mettant en avant le patrimoine textile et artisanal de l’Afrique, et combinant avec talent des tenues glamour et des pièces du quotidien. Ce festival vitaminé se décline en rouge, rose, orange, rouille, turquoise… Du shantung, de la soie légère, du crépon de soie et du coton satiné servent à réaliser fourreaux, longues robes drapées à traîne ou d’autres styles de robes, plus ondulantes, à travers un savant tressage de bandes de tissus. Mais aussi des pantalons chic, des tops et des blouses fendues, plus faciles à porter et à combiner avec des vêtements de tous les jours. Des manteaux patchwork sont réalisés avec du Kenté, tissu du Ghana fait à la main selon une technique ancestrale, ou avec des petites bandes de Faso Dan Fani, tissu traditionnel du Burkina Faso. Le créateur utilise également l’Obom, un arbre dont on prélève l’écorce qui se régénère, semblable à du cuir, pour fabriquer des corsets ou des fleurs, qu’il applique sur certains corsages, comme dans celui de la robe de mariée. Les franges qui décorent plusieurs modèles de robes et manteaux sont obtenues à partir du raphia.

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 6 (dernier jour)

DEFILE SACAI AU CARREAU DU TEMPLE: Chitose Abe, la fondatrice de la marque, propose une nouvelle version de ses jeux de superposition et de déconstruction dans des volumes exagérés. Pour les hommes: des parkas de super-héros nomades, des vestes Mao matelassées, des pantalons géants, des pulls en mohair de l’Himalaya, des kilts et un trench composite qui rencontre le manteau d’espion dans des panneaux verticaux de coton rubberisé et de laine feutrée. Pour les femmes: de sensationnels gilets cocon en duvet, sur des jupes en soie plissée, les deux dotés de profondes poches militaires; des gilets avec d’énormes manches en agneau et des vestes de base-ball doublées de fourrure. La créatrice s’est également associée à l’artiste et skateur californien Mark Gonzales, dont les planches et les illustrations originales ont été utilisées sur certains modèles, principalement sur des sweatshirts et des tops, mais aussi cousus sur un tailleur composite. Des badges en tissu indiquent Gonz and Sacai, Sacaigonz, Good Vibes Tribe, ou bien de fausses distinctions militaires. L’un des hauts portait simplement une main levant un doigt au-dessus de la légende One Love. Elle a également associé des blousons en peau de mouton aux coupes brillantes à des bloomers courts en soie sur des cuissardes. Sa dernière collaboration avec le chausseur J.M. Weston était aussi à l’honneur, avec deux nouveaux modèles: les Golf Derbies et les Worker Boots dont la semelle allongée dépasse à l’arrière du talon.