Fashion Week Homme AW18/19 Jour 4

DEFILE HENRIK VIBSKOV AU LYCEE TURGOT: Pour cette nouvelle collection le créateur danois a trouvé son inspiration dans une oeuvre d’art de Jan Fabre, « The Man Who Measures the Clouds » (L’homme qui mesure les nuages), qu’il a vue lors d’un récent voyage au Japon. Cette statue dorée montrant un homme juché sur un escabeau de bibliothèque, tenant dans ses mains une règle, est ainsi le point de départ d’un questionnement sur notre époque qui tend à tout mesurer. Présentée dans le cadre d’une installation détonante, la collection (unisexe) reflète cette thématique de différentes façons avec des côtes surdimensionnées sur les tricots qui paraissent provenir d’un autre système de mesure, des traits de peinture flottants qui ne veulent pas s’ajuster à la grille en arrière-plan, une multitude d’imprimés graphiques très colorés où carreaux, losanges et rayures version oversize s’alignent côte à côte avec des motifs plus abstraits. Des chiffres sont figurés sur une écharpe noire et jaune ou incarnés en deux personnages brodés inversés sur un sweat. L’allure d’ensemble est gentiment déjantée, même si on trouve aussi quelques pièces plus sobres d’esprit workwear. Tout cela est très revigorant!

Le streetstyle du samedi 20 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour (où, une fois de plus, je suis dans le thème du défilé – avec le jaune et les rayures – et de façon tout à fait imprévue!):

Fashion Week Homme AW18/19 Jour 3

DEFILE ARTHUR AVELLANO AU GYMNASE TREVISE: Pour son second défilé, intitulé « Le Banquet », le jeune créateur français âgé de 26 ans a trouvé son inspiration dans le film « Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant » de Peter Greenaway et nous emmène dans un univers sombre où la couleur prend toute son importance. Poursuivant ses recherches techniques sur le latex qui est sa matière de prédilection, avec l’aide d’un laboratoire spécialisé, il nous en propose une nouvelle déclinaison sur toutes sortes de pièces (pantalon, short, manteau, veste, blouson) en mélangeant de façon innovante références classiques et underground. Caractère androgyne assumé. Riche palette de couleurs fortes et lumineuses allant du vert au rouge, en passant par le jaune, le noir et le marron. Outre la chorégraphie du défilé (assurée par Aymeric Bergada du Cadet), la dimension artistique de son travail s’exprime par la collaboration avec les artistes Salomé Partouche et Damien Moulierac qui en ont conçu la scénographie et y ont exposé les pièces en céramique de leur création.

DEFILE GEOFFREY B.SMALL A L’ESPACE SAINT-MARTIN: Une fois de plus, le designer américain installé en Italie cultive sa singularité en nous proposant un défilé couplé à une représentation théâtrale. Pour ce show intitulé « Get ready » qui fait allusion à la transition entre générations, Shakespeare et la scène 2 de l’acte 3 du Roi Lear sont ainsi mis à contribution. Dans un décor fait de plastique et de désolation représentant le monde que le roi vieillissant s’apprête à léguer à ses enfants, les créatures sombres et silencieuses d’une nouvelle génération apparaissent une à une afin de prendre toute leur place dans un monde futur qu’on espère meilleur. En opposition au décor en plastique, les vêtements proposés sont tous faits à la main dans les ateliers du créateur, avec des matières naturelles (cachemire, laine, lin) et selon des techniques artisanales, reflétant son engagement pour une mode intelligente, patiente et à visage humain. Comme d’habitude, les silhouettes sont citadines et issues de la tradition du costume italien, dans une palette de couleurs sombres. La collection propose un jeu sur la combinaison de différentes textures et teintes, ainsi que sur la coupe (ample ou ajustée) et la longueur des pantalons, allant même jusqu’à quelques jupes longues. On est toujours aussi fan!

Le streetstyle du vendredi 19 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour:

 

Fashion Week Homme AW18/19 Jour 2

DEFILE ISSEY MIYAKE MEN A LA GAITE LYRIQUE: Le directeur artistique japonais Yusuke Takahashi a présenté une nouvelle collection intitulée « Dans le Tourbillon de la Vie Urbaine », inspirée par les ressorts insoupçonnés de la vie urbaine, un monde toujours en effervescence, plein de contrastes et qui surprend par la richesse de ses sensations et de ses couleurs. Ceci conduit à un mélange soigné de tenues sportswear et de ville, combinant fonctionnalité et vitalité, aisance et élégance. Les couleurs vibrantes contrastent avec différentes tonalités de gris. De nouvelles allures sont proposées, avec des pardessus plissés, molletonnés, avec des blousons courts aux grandes emmanchures, avec des bandes stretch qui apportent plus de confort et de liberté de mouvement dans des vêtements oversize. On remarque également des manteaux et vestes réversibles qui permettent de varier les tenues, des superpositions habiles de textures, des pièces stretch d’entretien facile qui ne se repassent pas, des chemises graphiques, des baskets-sandales apparemment très confortables. Une collection chic parfaitement portable, tout en étant empreinte d’une grande modernité!

Le streetstyle du jeudi 18 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour (blouson: Kenzo):

 

Fashion Week Homme AW18/19 Jour 1

DEFILE WALTER VAN BEIRENDONCK AU GARAGE DES « PETITES SERRES »: Pour cette nouvelle saison, le créateur anversois a présenté une collection directement inspirée de l’actualité et du fameux hashtag #BalanceTonPorc, sur le thème animalier et empreinte de fétichisme, une collection très colorée exprimant l’humour provocant caractéristique du créateur. Le mot « P!G » apparaît en couleurs vives sur des écharpes, pulls ou sweats. Une tête d’homme portant un masque noir de cochon est imprimée sur un T-shirt. Des cirés sont pourvus d’une capuche avec des oreilles de cochon. Certains vêtements sont troués de façon provocante aux emplacements de la bouche, des seins et du bas ventre. Sinon on peut apprécier une collection qui propose de véritables vêtements de pluie aux coupes amples couvrant le corps en totalité, à l’allure sportive et aux coloris vifs. Des bottes en caoutchouc (style boucher) montent jusqu’aux hanches. On remarque également de grands manteaux en laine ou façon doudoune à la carrure extra-large dans une riche palette de verts: émeraude, kaki, anis, bouteille. Egalement des lunettes de soleil XXL aux montures rondes et avec des détails graphiques. Un mélange très réussi d’allure fashion et de côté pratique!

DEFILE ICOSAE A L’EGLISE SAINT-MERRI: Pour cette première collection présentée en solo par le jeune Valentin Glemarec (après le départ de son frère Valentin vers d’autres projets), la marque pose la question du divin dans notre société et s’inspire des nouvelles icônes de la jeunesse d’aujourd’hui qui sont des chanteurs et des artistes. Il en résulte une collection urbaine et très spirituelle, mêlant élégance arty, influences rock et sportswear. Ce mélange hybride de plusieurs univers se traduit par un tailoring revisité dans un esprit plus sportswear, des bombers déstructurés, des hoodies et des T-shirts aux imprimés d’icônes, des pantalons de jogging aux bandes latérales portant le nom de la marque, un manteau long d’inspiration militaire transformable en blouson court grâce à de nombreux zips amovibles. Les jeans, bombers et sweats portent des imprimés peints ou dessinés par le créateur lui-même et représentent ses muses. Des imprimés d’apparence florale sont en réalité constitués de motifs abstraits ou de scènes de révolte. On relève aussi une collaboration exceptionnelle avec Christian Louboutin pour la création de deux paires de sneakers rouge et blanc. Une collection très inspirée!

PRESENTATION HUGO COSTA DANS UNE GALERIE DU MARAIS: Pour sa quatrième participation à la semaine de la mode masculine à Paris, le créateur portugais a dévoilé une nouvelle collection intitulée « (A) Way of Punk », trouvant son inspiration dans l’esprit sarcastique du mouvement punk qu’il considère comme toujours bien vivant. Ceci se traduit par des silhouettes réinventées, des combinaisons de matières innovantes, des couleurs fortes. Les mannequins évoluent dans une installation expérimentale multisensorielle très réussie. C’est également le lancement d’une nouvelle ligne de lunettes développée en collaboration étroite avec la marque portugaise Cus Cuz, dans un esprit de mode durable, unisexe, aux lignes minimalistes et intemporelles.

Le streetstyle du mercredi 17 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour:

Fashion Week Femme SS18 Jour 8 (dernier jour)

DEFILE/PRESENTATION WENDY JIM AU GARAGE LÜBECK: Premier défilé/présentation dans le cadre du calendrier officiel de la Fashion Week parisienne pour la marque autrichienne créée en 1999 par Hermann Fankhauser (53 ans) et Helga Ruthner (44 ans). La performance proposée était à la hauteur du caractère underground, voire radical, de la marque. Interprétant littéralement le mot « catwalk », le duo artistique de Wendy Jim, assisté pour l’occasion par la styliste russe Lotta Volkova, a imaginé une installation très ludique dans laquelle les mannequins prenaient la pose comme des chats. Modèles aux coiffures punk se léchant la patte, perchés sur une branche, jouant à la balle ou attachés à une laisse, « chat de gouttière » enroulé dans un sac en plastique, « aristochat » installé sur son coussin près d’une écuelle géante remplie de sushis. La collection, parfaitement androgyne, fait la part belle au jersey, nylon, lycra, déclinés en couleurs flashy comme le rose, le vert pomme ou le rouge. Les justaucorps sont portés sur des pantalons avec une simple cravate. Les tops sont découpés dans des tissus techniques froissés comme des sacs poubelle. Des ensembles en dentelle alternent avec des costumes revisités, point caractéristique de la marque. Plus que jamais on comprend que la mode est une attitude, mais on est vraiment en admiration devant pareille audace et créativité!

Le streetstyle du mardi 3 octobre 2017, avec notamment les défilés Chanel et Miu Miu:

Et, pour terminer, mon look du jour, avec une superbe veste couture de Coppelia Pique (photos: Franck Malabre):

Fashion Week Femme SS18 Jour 7 Partie 1

DEFILE LISELORE FROWIJN AU PALAIS BRONGNIART: Pour cette nouvelle collection intitulée « Mexico » la jeune créatrice néerlandaise a trouvé son inspiration dans la culture maya qu’elle a eu l’occasion de découvrir de façon approfondie lors d’un voyage sur place en début d’année. Comme d’habitude sa passion pour l’art la conduit à délivrer un message de liberté en général qui se traduit ici par des silhouettes aux imprimés colorés et artistiques, mixés avec des teintes métalliques futuristes. De même, diverses broderies et superpositions se mélangent à des coupes et des détails contemporains. Un foulard est noué en turban façon corsaire. Sur d’autres looks: transparences et imperméables sportswear. Tout cela est original et très élégant.

DEFILE VALENTIN YUDASHKIN AU PALAIS DE TOKYO: Cette nouvelle collection du créateur russe est inspirée par le suprématisme, un mouvement d’art moderne russe fondé par Kazimir Malevitch au début du XXème siècle qui se place dans une abstraction absolue, une esthétique pure dégagée de toute signification symbolique ou rationnelle. Le créateur en retient en particulier les formes géométriques et les couleurs pures. Les formes de base (carré, rectangle, croix) sont complétées par des bandes horizontales, verticales et obliques. Les couleurs vives se combinent astucieusement entre elles, de façon très graphique. Sur quelques tenues, des figures humaines apportent une touche plus fun. La collection fait la part belle aux mini-jupes, mais aussi aux robes longues, pantalons taille haute, jupes-shorts et autres imperméables d’été. Tissus variés, tout en légèreté: organza, tulle, satin, soie et mousseline de soie, coton, lin. Des accessoires subliment les tenues: grands chapeaux, voiles, grosses lunettes rondes. Une élégance moderne, portable, tout en gaieté.

DEFILE SHIATZY CHEN AU PALAIS DE TOKYO: Pour cette nouvelle collection intitulée « Linkage » la créatrice taïwanaise Wang Chen Tsai-Hsia a puisé son inspiration dans un voyage imaginaire le long de la Route de la Soie dans les élégantes années 1930. Une nouvelle interprétation de son thème favori de combinaison des cultures orientale et occidentale. Ceci se traduit par des imprimés délicats exclusifs, des touches de pinceau surréalistes reflétant les paysages sublimes de la Route de la Soie. Un style soigné où les jupes ou robes courtes dominent, mais cohabitent avec des robes longues aux lignes gracieuses, des pantalons courts et longs, des manteaux fluides et romantiques ponctués d’une touche sportswear. Les couleurs sont vives et contrastées. Comme d’habitude la synthèse entre un savoir-faire traditionnel et des coupes plus contemporaines, combinée à un savant mélange entre Orient et Occident, est parfaitement réussie. Il est à noter qu’en parallèle au défilé la marque a ouvert une seconde boutique à Paris, sur la prestigieuse avenue Montaigne.

PRESENTATION LEO AU « BAM-SENTIER »: La jeune marque belge lancée en 2016 par la créatrice Leonneke Derksen a présenté sa nouvelle collection estivale intitulée « Evolution » dans un café-karaoké, dans une ambiance endiablée reflétant ainsi son côté underground et son positionnement à la rencontre du luxe, de l’avant-garde et du streetwear. Cette collection inspirée du monde de la fête d’Ibiza et de Goa de la fin des années 1990/début des années 2000, raconte l’histoire d’une fille de retour d’une soirée sur la plage se perdant dans la ville avant de rentrer à sa chambre d’hôtel. Ceci conduit notamment à un mélange pointu de vêtements pour la plage en tissu éponge et jersey côtelé, de sarongs transformés en costumes, de tenues plus élégantes pour le soir en soie et mousseline de soie. La palette de couleurs traduit l’énergie caractéristique d’une soirée d’été: marron ardent, jaune et rouge vifs, rose romantique. Les accessoires flashy, comme ces ceintures colorées en PVC, reflètent aussi l’esprit d’une génération, une attitude qui s’exprime au travers d’une silhouette moderne et atypique qui entend s’affranchir des codes. Vous pourrez retrouver cette marque très prometteuse sur internet et sur les réseaux sociaux, sous le nom de Leo By Leo.

Pour terminer cette première partie, mon look du jour (lundi 2 octobre 2017). Compte tenue de la forte activité de cette journée, le streetstyle du jour sera traité dans la deuxième partie (avec d’autres photos de mon look du jour!).