Fashion Week Homme AW18/19 Jour 5 (dernier jour)

DEFILE SANKUANZ A LA GAITE LYRIQUE: Pour cette nouvelle collection intitulée « Kill The Wall », le créateur chinois Shangguan Zhe fait allusion à tous les combats personnels que nous avons à mener pour dépasser les obstacles physiques ou autres qui nous empêchent d’avancer. Cette lutte urbaine s’exprime dans un esprit sportswear à base de matières techniques résistantes et waterproof, panneaux réfléchissants, imprimés camouflage et autres arabesques fluo, des hoodies couverts de multiples poches, des pochettes de toutes formes suspendues à la taille. Ceci se décline sur des parkas, vestes à capuche, tenues de plongée et de moto, maillots de foot et autres leggings de running. Les dernières tenues semblent faites de tissus isolants et donnent aux mannequins des allures de survivants d’une catastrophe nucléaire. Le slogan du défilé et le nouveau logo de la marque apparaissent en gros sur certains vêtements et accessoires. Dans leur lutte pour leur survie les mannequins portent des baskets hautes sanglées dans des surchaussures à grosses semelles, accentuant l’esprit guerrier (ninja) de la collection. Un style tout à la fois militaire et underground!

DEFILE RYNSHU A L’HOTEL MEURICE: Cette nouvelle collection est directement inspirée du chanteur japonais Tsuyoshi Nagabuchi avec lequel la marque a collaboré pour son clip « Black Train ». Le créateur Masatomo Yamashi exprime comme toujours son attachement aux traditions et à ses racines japonaises en inscrivant par exemple des extraits de poèmes (japonais) sur ses vêtements. Le noir dominant s’agrémente de touches bleu nuit, fuchsia, aubergine et lilas. A la recherche de nouvelles techniques pour sublimer les matières, le créateur propose une veste patchwork en taffetas noir coupé au laser. Ses silhouettes chic à l’élégance teintée d’esprit rock se déclinent en alpaga, cachemire, soie, viscose, baby-cachemire, qui s’associent harmonieusement au métal des paillettes. Les coupes sont soignées, les manteaux aux cols à capuche et les capes en alpaga sont particulièrement réussis. Les vestes, pantalons et souliers sont magnifiés par des fleurs cousues main et des motifs fauves, traduisant le souci du détail du créateur. Les perruques issues d’une collaboration avec la maison Aderans reflètent le style androgyne de cette superbe collection.

DEFILE/PRESENTATION SANDRINE PHILIPPE AU GYMNASE TREVISE: Intitulée « Human Process » et présentée sous forme de dix tableaux, la collection inspirée de l’univers de Shakespeare explore la notion de temps, l’usure du temps, l’appartenance à un groupe et ce que cela implique en termes de liberté et d’identité. Le noir et le gris dominent comme toujours, parfois ponctués de blanc. Le jeu sur les textures et les superpositions conduit à d’étranges créatures à plumes ou à carapace exprimant le côté animal de l’homme, tandis que son côté précieux est retranscrit dans des costumes et pardessus sophistiqués, l’ensemble traduisant un certain besoin de protection. La passion de la créatrice pour le corps humain est une nouvelle fois mise en évidence au travers d’une mise en scène soignée et pleine de sensibilité.

Le streetstyle du dimanche 21 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour:

Fashion Week Homme AW18/19 Jour 4

DEFILE HENRIK VIBSKOV AU LYCEE TURGOT: Pour cette nouvelle collection le créateur danois a trouvé son inspiration dans une oeuvre d’art de Jan Fabre, « The Man Who Measures the Clouds » (L’homme qui mesure les nuages), qu’il a vue lors d’un récent voyage au Japon. Cette statue dorée montrant un homme juché sur un escabeau de bibliothèque, tenant dans ses mains une règle, est ainsi le point de départ d’un questionnement sur notre époque qui tend à tout mesurer. Présentée dans le cadre d’une installation détonante, la collection (unisexe) reflète cette thématique de différentes façons avec des côtes surdimensionnées sur les tricots qui paraissent provenir d’un autre système de mesure, des traits de peinture flottants qui ne veulent pas s’ajuster à la grille en arrière-plan, une multitude d’imprimés graphiques très colorés où carreaux, losanges et rayures version oversize s’alignent côte à côte avec des motifs plus abstraits. Des chiffres sont figurés sur une écharpe noire et jaune ou incarnés en deux personnages brodés inversés sur un sweat. L’allure d’ensemble est gentiment déjantée, même si on trouve aussi quelques pièces plus sobres d’esprit workwear. Tout cela est très revigorant!

Le streetstyle du samedi 20 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour (où, une fois de plus, je suis dans le thème du défilé – avec le jaune et les rayures – et de façon tout à fait imprévue!):

Fashion Week Homme AW18/19 Jour 3

DEFILE ARTHUR AVELLANO AU GYMNASE TREVISE: Pour son second défilé, intitulé « Le Banquet », le jeune créateur français âgé de 26 ans a trouvé son inspiration dans le film « Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant » de Peter Greenaway et nous emmène dans un univers sombre où la couleur prend toute son importance. Poursuivant ses recherches techniques sur le latex qui est sa matière de prédilection, avec l’aide d’un laboratoire spécialisé, il nous en propose une nouvelle déclinaison sur toutes sortes de pièces (pantalon, short, manteau, veste, blouson) en mélangeant de façon innovante références classiques et underground. Caractère androgyne assumé. Riche palette de couleurs fortes et lumineuses allant du vert au rouge, en passant par le jaune, le noir et le marron. Outre la chorégraphie du défilé (assurée par Aymeric Bergada du Cadet), la dimension artistique de son travail s’exprime par la collaboration avec les artistes Salomé Partouche et Damien Moulierac qui en ont conçu la scénographie et y ont exposé les pièces en céramique de leur création.

DEFILE GEOFFREY B.SMALL A L’ESPACE SAINT-MARTIN: Une fois de plus, le designer américain installé en Italie cultive sa singularité en nous proposant un défilé couplé à une représentation théâtrale. Pour ce show intitulé « Get ready » qui fait allusion à la transition entre générations, Shakespeare et la scène 2 de l’acte 3 du Roi Lear sont ainsi mis à contribution. Dans un décor fait de plastique et de désolation représentant le monde que le roi vieillissant s’apprête à léguer à ses enfants, les créatures sombres et silencieuses d’une nouvelle génération apparaissent une à une afin de prendre toute leur place dans un monde futur qu’on espère meilleur. En opposition au décor en plastique, les vêtements proposés sont tous faits à la main dans les ateliers du créateur, avec des matières naturelles (cachemire, laine, lin) et selon des techniques artisanales, reflétant son engagement pour une mode intelligente, patiente et à visage humain. Comme d’habitude, les silhouettes sont citadines et issues de la tradition du costume italien, dans une palette de couleurs sombres. La collection propose un jeu sur la combinaison de différentes textures et teintes, ainsi que sur la coupe (ample ou ajustée) et la longueur des pantalons, allant même jusqu’à quelques jupes longues. On est toujours aussi fan!

Le streetstyle du vendredi 19 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour:

 

Fashion Week Homme AW18/19 Jour 2

DEFILE ISSEY MIYAKE MEN A LA GAITE LYRIQUE: Le directeur artistique japonais Yusuke Takahashi a présenté une nouvelle collection intitulée « Dans le Tourbillon de la Vie Urbaine », inspirée par les ressorts insoupçonnés de la vie urbaine, un monde toujours en effervescence, plein de contrastes et qui surprend par la richesse de ses sensations et de ses couleurs. Ceci conduit à un mélange soigné de tenues sportswear et de ville, combinant fonctionnalité et vitalité, aisance et élégance. Les couleurs vibrantes contrastent avec différentes tonalités de gris. De nouvelles allures sont proposées, avec des pardessus plissés, molletonnés, avec des blousons courts aux grandes emmanchures, avec des bandes stretch qui apportent plus de confort et de liberté de mouvement dans des vêtements oversize. On remarque également des manteaux et vestes réversibles qui permettent de varier les tenues, des superpositions habiles de textures, des pièces stretch d’entretien facile qui ne se repassent pas, des chemises graphiques, des baskets-sandales apparemment très confortables. Une collection chic parfaitement portable, tout en étant empreinte d’une grande modernité!

Le streetstyle du jeudi 18 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour (blouson: Kenzo):

 

Fashion Week Homme AW18/19 Jour 1

DEFILE WALTER VAN BEIRENDONCK AU GARAGE DES « PETITES SERRES »: Pour cette nouvelle saison, le créateur anversois a présenté une collection directement inspirée de l’actualité et du fameux hashtag #BalanceTonPorc, sur le thème animalier et empreinte de fétichisme, une collection très colorée exprimant l’humour provocant caractéristique du créateur. Le mot « P!G » apparaît en couleurs vives sur des écharpes, pulls ou sweats. Une tête d’homme portant un masque noir de cochon est imprimée sur un T-shirt. Des cirés sont pourvus d’une capuche avec des oreilles de cochon. Certains vêtements sont troués de façon provocante aux emplacements de la bouche, des seins et du bas ventre. Sinon on peut apprécier une collection qui propose de véritables vêtements de pluie aux coupes amples couvrant le corps en totalité, à l’allure sportive et aux coloris vifs. Des bottes en caoutchouc (style boucher) montent jusqu’aux hanches. On remarque également de grands manteaux en laine ou façon doudoune à la carrure extra-large dans une riche palette de verts: émeraude, kaki, anis, bouteille. Egalement des lunettes de soleil XXL aux montures rondes et avec des détails graphiques. Un mélange très réussi d’allure fashion et de côté pratique!

DEFILE ICOSAE A L’EGLISE SAINT-MERRI: Pour cette première collection présentée en solo par le jeune Valentin Glemarec (après le départ de son frère Valentin vers d’autres projets), la marque pose la question du divin dans notre société et s’inspire des nouvelles icônes de la jeunesse d’aujourd’hui qui sont des chanteurs et des artistes. Il en résulte une collection urbaine et très spirituelle, mêlant élégance arty, influences rock et sportswear. Ce mélange hybride de plusieurs univers se traduit par un tailoring revisité dans un esprit plus sportswear, des bombers déstructurés, des hoodies et des T-shirts aux imprimés d’icônes, des pantalons de jogging aux bandes latérales portant le nom de la marque, un manteau long d’inspiration militaire transformable en blouson court grâce à de nombreux zips amovibles. Les jeans, bombers et sweats portent des imprimés peints ou dessinés par le créateur lui-même et représentent ses muses. Des imprimés d’apparence florale sont en réalité constitués de motifs abstraits ou de scènes de révolte. On relève aussi une collaboration exceptionnelle avec Christian Louboutin pour la création de deux paires de sneakers rouge et blanc. Une collection très inspirée!

PRESENTATION HUGO COSTA DANS UNE GALERIE DU MARAIS: Pour sa quatrième participation à la semaine de la mode masculine à Paris, le créateur portugais a dévoilé une nouvelle collection intitulée « (A) Way of Punk », trouvant son inspiration dans l’esprit sarcastique du mouvement punk qu’il considère comme toujours bien vivant. Ceci se traduit par des silhouettes réinventées, des combinaisons de matières innovantes, des couleurs fortes. Les mannequins évoluent dans une installation expérimentale multisensorielle très réussie. C’est également le lancement d’une nouvelle ligne de lunettes développée en collaboration étroite avec la marque portugaise Cus Cuz, dans un esprit de mode durable, unisexe, aux lignes minimalistes et intemporelles.

Le streetstyle du mercredi 17 janvier 2018:

Et, pour terminer, mon look du jour: