Fashion Week Femme AW23/24 Jour 7

DEFILE PALM ANGELS AU PAVILLON CAMBON: Pour son premier défilé à Paris, l’expert milanais du streetwear de luxe Francesco Ragazzi fait évoluer sa marque vers le chic parisien. Les vestes et manteaux bleu marine ou noirs sont cintrés et se portent quasiment à même la peau, un triangle de soie transparente ou une parure dorée scintillante habillant simplement les mannequins. Les pantalons sont près du corps pour une silhouette élégante et élancée juchée sur des talons. La silhouette stricte est même explorée jusqu’à un tailleur évoquant une tenue d’officier, pour une femme plus proche de la businesswoman. Cette femme plus stricte affiche également sa sensualité vêtue de cuir. En noir tout d’abord, les blousons et manteaux sont finis en bords francs et rehaussés de boutons, zips et cordons dorés. Le cuir est omniprésent, en pantalon moulant, en jupe longue ou encore avec une version legging associé à une minijupe en velours, porté avec un blouson mixant cuir et fausse fourrure d’un violet profond. Le designer mise aussi sur le cuir pour des total looks en rouge et en blanc. Toutefois les silhouettes hommes, qu’elles soient habillées de cuir, de longs manteaux ou d’ensembles très travaillés de survêtements de soie aux détails minutieux, proposent un style plus streetwear avec pour la plupart des sneakers blanches au logo palmier. Et pour la femme, de nombreuses tenues comportent une capuche, comme un tour du cou, qui casse une silhouette pouvant paraître trop formelle.

Fashion Week Femme AW23/24 Jour 6

DEFILE HERMES A LA GARDE REPUBLICAINE: La collection, exclusivement composée de looks en monocouleurs chaudes et enveloppantes, est inspirée par les cheveux, puissant attribut de la féminité, leur couleur et la façon dont on joue avec eux en les arrangeant, comme l’a déclaré Nadège Vanhée-Cybulski, directrice artistique des collections femme d’Hermès. La référence capillaire se retrouve dans la palette de couleurs de la collection, allant du rouge carmin au marron glacé en passant par le crème et le noir de jais. Mais aussi dans les détails des vêtements: des surpiqûres ondoient sur des pulls en maille ajustés, un sac en veau lisse est décoré de crin de cheval soyeux, des bracelets resserrent les vestes dans le dos des mannequins comme des élastiques. Une combinaison en cuir souple caresse la peau, une jupe en soie métallisée martelée et plissée ondule avec le mouvement de la marche, un cache-coeur en laine s’enroule voluptueusement autour de la taille, tandis que les cuissardes en veau velours stretch épousent la galbe de la jambe jusqu’à la cuisse. Robe, taille marquée, talons: la styliste veut rendre ces codes de la féminité classique plus « intuitifs » en apportant plus de confort à chaque pièce. Les robes sont coupées en jersey, les manteaux sont portés avec des pièces en maille. Les talons en clou de forge sont « comme un corps en miniature avec une taille très affinée », mais avec une base importante qui les rend plus confortables. Le choix de la couleur unique élance et rend la silhouette « solide ». La brillance des soies lamées apporte une autre touche de féminité.

Fashion Week Femme AW23/24 Jour 5

DEFILE LOEWE AU CHATEAU DE VINCENNES: Sous une tente à l’intérieur immaculé installée dans le jardin central du château, Jonathan Anderson, le directeur artistique nord-irlandais de la maison madrilène, fait circuler ses modèles entre 21 cubes colorés de confettis dans des tons primaires, oeuvre de l’artiste italienne Lara Favaretto. Les tenues sont dépouillées. Elles surinvestissent les textures (suède, duveteux des bottines, plumes d’oie douces composant des tee-shirts et des shorts, cuir rigidifié pour des ensembles rose et vert) et jouent sur le flou, l’illusoire. Ainsi les imprimés des robes soyeuses sont nébuleux, comme une photo prise en tremblant, ou imitent un trench dans un pur mirage. Les robes-chemises en cuir ou satin sont ornées d’une chaîne dorée empruntée à un sac, constituant un hybride mi-vêtement mi-accessoire. Les cardigans qui semblent craquelés se révèlent être des autocollants appliqués à même le buste des mannequins. Une série de cabas Puzzle très profonds et de petits sacs à main inspirés des techniques de vannerie japonaises viennent compléter le tableau, le tout dans un cuir d’aspect brut. Les chaussures sont également très stylées: bottes souples dignes d’un D’Artagnan, chelseas en daim égratigné, stilettos déclinés en différents cuirs, escarpins à talons hauts rebrodés de confettis.

Fashion Week Femme AW23/24 Jour 4

DEFILE GIVENCHY A L’ECOLE MILITAIRE: Le directeur artistique américain Matthew M. Williams a présenté une collection particulièrement élégante qui renoue avec l’identité de la maison française au travers de pièces couture revisitées dans un esprit contemporain. Le défile s’ouvre et se termine avec une série de looks en total noir, privilégiant les robes fourreaux qui embrassent les courbes du corps. Les silhouettes sont allongées par de maxi manteaux aux épaules carrées en drap de laine, velours ou cuir, par des manches qui recouvrent les mains, par des jupes fendues très haut sur la cuisse. Les modèles ras des fesses de vestes-robes carrurées s’étirent grâce à des traînes en tulle, tandis que des rubans flottants descendent délicatement du col de blouses en soie jusqu’aux pieds. Des touches de vert, jaune, crème viennent colorer cette collection à dominante sombre, très sexy avec des robes ultra légères en chiffon transparent rose ou mauve. Des motifs de poissons ou de fleurs, provenant des archives de la maison, ornent certains modèles. Ce vestiaire sophistiqué et glamour est complété par des pièces tailoring retravaillées dans les volumes et des modèles plus streetwear construits à partir de superpositions: blousons, sur-jupes, shorts, pantalons cargo.

Fashion Week Femme AW23/24 Jour 3

DEFILE COURREGES DANS UNE ECOLE D’ARCHITECTURE DU 5EME: Sous l’impulsion de son directeur artistique Nicolas di Felice la marque française connaît un retour en scène fulgurant. Le défilé s’ouvre avec des mannequins qui semblent surgir du brouillard urbain, vêtus de manteaux cocons, sweats à capuche, vestes en cuir, latex, laine à carreaux et plastique verni emblématique de Courrèges. Le tout est coupé de fentes verticales laissant sortir les bras pour tenir les téléphones incontournables de nos vies modernes. Ces looks sont pour la plupart associés à des cuissardes en cuir stretch montant jusqu’à l’aine. Des tissus plus décontractés viennent se substituer au plastique matelassé: laine fraîche, cuirs légers. Des cercles géométriques sont découpés dans des robes cocktail, tops et fourreaux épurés en cuir. La collection évolue ensuite vers des drapés et de remarquables tops semi-transparents, ajoutés à de longues jupes fendues à traîne. Puis une série de mini-robes du soir aux magnifiques drapés, dont certaines affichent avec fierté le nom de la marque en gros caractères.

Fashion Week Femme AW23/24 Jour 2

DEFILE VICTORIA/TOMAS AU PALAIS DE LA FEMME: Le duo de créateurs Victoria Feldman et Tomas Berzins propose une nouvelle déclinaison de son thème fétiche le masculin/féminin, dans laquelle la femme prend une attitude plus virile tandis que l’homme s’adoucit. Les trenchs, sweaters, pantalons cool, robes-chemises sont revus dans de nouvelles proportions qui alternent les longueurs. D’un côté le maxi, avec ces super trenchs noirs et camel descendant jusqu’aux pieds, ceinturés à la taille, décorés d’anneaux métalliques, ou avec ces sweat-shirts molletonnés qui se prolongent en robe jusqu’au sol. De l’autre le mini, avec pour commencer ce soutien-gorge minuscule constitué de deux petits rectangles de métal présenté en ouverture du défilé, puis les micro-shorts en cuir noir frangés de chaînettes, les jupettes ras des fesses qui disparaissent sous des blousons et doudounes oversize. Beaucoup de hauts (duvet, hoodie, veste militaire) sont aussi croppés. L’allure est donnée par la casquette de bad boy et des bottes de motard, alternées avec des sandales dorées et des chaussettes en laine. L’homme revêt des ensembles en voile transparent et des costumes pyjamas en satin, y superposant parfois un pantalon en tulle. Les mannequins portent en bandoulière quelques-uns des parfums emblématiques de Caron, avec qui la marque a réalisé une collaboration originale, où « Tabac blond » (1919), « Pour un homme » (1934) et le dernier né « Musc Oli » font figure d’accessoires.

Fashion Week Femme AW23/24 Jour 1

DEFILE VAQUERA A L’ESPACE 3537: La marque new-yorkaise fondée il y a dix ans par le duo Patric DiCaprio et Bryn Taubensee confirme sa dualité entre un style résolument tendance et des influences underground plus sulfureuses. Cette dualité se retrouve dès le premier look avec une brassière pirate couvrant tout juste les tétons, un pantalon droit en satin noir, un gant opéra zippé et une demi-cagoule en voile et fausse fourrure. Sur une autre silhouette, de la maille résille large et rose, travaillée en drapé, est associée à un jean anthracite recouvert de véritables clous épais. Plus loin, une combinaison en voile noir est renforcée de fausse fourrure sur les hanches et le buste. Ailleurs, des empiècements de sequins argentés contrastent tantôt avec du denim déchiré et brûlé, tantôt avec cette fausse fourrure imposante qu’on retrouve sur une bonne partie de la collection. Quelques silhouettes virginales inspirées de la lingerie apparaissent ensuite avant de laisser la place à des looks entièrement noirs, composés de pièces empruntées au workwear et partywear. Densité et légèreté, fragilité et robustesse, obscurité et luminosité: ces opposés s’affrontent pour mieux se marier.