Fashion Week Haute Couture AW23/24 Jour 3

DEFILE ZUHAIR MURAD A L’HÔTEL POTOCKI: Comme plusieurs autres designers cette saison, le couturier libanais a exprimé son savoir-faire à travers des volumes plus sobres et des créations moins chargées de broderies et de pierreries qu’à son habitude. Des silhouettes en dentelle accompagnent des looks plissés et drapés. Intitulée « Midnight scent » (Parfum de minuit), la collection habille de mystérieuses femmes fatales, de séduisantes vampires et des princesses gothiques. Les robes brodées semi-transparentes osent des empiècements en dentelle, portées avec des blazers en velours ajourés à la taille, des voiles en gaze et des décorations en plumes d’autruche. Les jeux de proportions sont présents avec de longues traînes fluides, des jupes longues construites avec des fleurs en organza, des cascades de volants aux épaules et des vestes courtes d’inspiration florale. Les silhouettes les plus classiques, associant un bustier avec une jupe fendue sur le côté, côtoient des looks spécialement conçus pour les tapis rouges, comme une combinaison semi-transparente brodée de cristaux reproduisant une toile d’araignée ou des mini-robes brodées de forme tulipe. Certains vêtements sont plus informels, mais confectionnés avec un savoir-faire couture, comme un long manteau noir décoré de tarentules brillantes ou des jupes drapées, portées avec de longs gants et des tops lacés.

Fashion Week Haute Couture AW23/24 Jour 2

DEFILE ALEXANDRE VAUTHIER AU PALAIS DE TOKYO: Alors qu’il affectionne d’habitude les tenues extravagantes, le couturier français a dévoilé pour cette saison une élégante garde-robe de « basiques haute couture ». On y trouve ainsi des chemisiers blancs romantiques à lavallière, des tops asymétriques noirs créant un effet de cape, des pantalons de tailleur noirs, des pantalons évasés ou bouffants. De longs manteaux ajourés à la taille, des chemises oversize structurées et des combinaisons voluptueuses à décolleté bustier. De séduisants costumes classiques en velours, avec des épaulettes marquées et des revers contrastants, sont déclinés en version homme et femme. Les robes se parent de silhouettes drapées d’inspiration hellénique, avec des fentes latérales. De longues silhouettes noires sont parfaitement ajustées. La palette de couleurs met à l’honneur le noir, le blanc et le marron, puis des teintes métallisées comme le cuivre, l’argent et l’or. Les looks les plus audacieux sont décorés de volants rigides, de plumes métalliques ou d’un body drapé. Cette sobriété élégante ne dédaigne pas un petit côté festif.

Fashion Week Haute Couture AW23/24 Jour 1

DEFILE THOM BROWNE AU PALAIS GARNIER: Le designer américain a présenté un show spectaculaire pour son premier défilé haute couture et le vingtième anniversaire de sa marque. Fidèle à sa couleur fétiche, le gris, il s’est lancé à fond dans les silhouettes et les ornements typiques de la haute couture. Il taille des manteaux en forme de cloche d’église avec chapeaux assortis, et imagine des manches gigantesques en forme d’ailes de papillon. Des fils de laine, de soie, utilisés comme des pinceaux, servent à dessiner sur les vêtements des paysages marins évoquant la Côte Est des Etats-Unis qui lui est chère. Un homard géant doré brodé s’agrippe le long de la colonne vertébrale, des sequins carrés reproduisent des crabes pixélisés, des bandeaux de tulle imbriqués et piqués de perles imitent le mouvement des vagues, des perles transparentes servent à dessiner des bancs de poissons. Le maquillage clownesque et les perruques baroques donnent à l’ensemble un côté théâtral et décalé. Tout en restant fidèle à son esthétique, Thom Browne insuffle à son travail une sophistication très parisienne.

Fashion Week Haute Couture SS23 – Le streetstyle

Le streetstyle aux abords des défilés Schiaparelli, Dior, Stéphane Rolland, Elie Saab, Zuhair Murad et Fendi Couture:

Et, pour terminer, mes propres looks:

Fashion Week Haute Couture SS23 Jour 4 (fin)

DEFILE JUANA MARTIN A LA CATHEDRALE AMERICAINE DE PARIS: La créatrice originaire de Cordoue a voulu rendre un hommage à ses racines espagnoles et gitanes. Elle dit s’être inspirée « de ses étés à Malaga, du bleu de ses plages, de ses habitants et de l’harmonie de la terre » pour créer une collection fidèle à son style dérivé du flamenco avec des touches avant-gardistes. Les premiers looks se déclinent en blanc, noir et argenté. Côté matières, la gaze, la soie et le satin sont souvent rehaussés de cristaux. Exagérément longues ou en format mini, les tenues rappellent les vêtements de plage ou les nuits de fête. Un mini-ensemble blanc transparent avec des manches volumineuses en forme d’éventail, marque de fabrique de la créatrice, est porté avec des sandales argentées à talons aiguille. Le denim « tie and dye » est la matière star de cette collection, allégée par des découpes et ouvertures: un body avec des jambes nues est combiné avec un chapeau andalou, une robe longue aux épaules volantées est fendue jusqu’à la taille. De même les découpes sur les hanches des jupes et pantalons féminisent les silhouettes réalisées dans cette matière brute.

Fashion Week Haute Couture SS23 Jour 3

DEFILE LENA ERZIAK A LA CATHEDRALE AMERICAINE DE PARIS: La maison Lena Erziak connue pour ses sacs à main et chaussures de luxe se réinvente en couture. La créatrice d’origine marocaine Leona Erziak a ainsi présenté une collection spectaculaire inspirée par l’âge d’or du cinéma et ses icônes emblématiques hollywoodiennes. Elle entremêle les styles et les matières sans retenue, passant de l’armature en taffetas de soie noire aux couleurs franches, rouge, bleu clair, rose et parme. Le satin de soie trempé dans du lait de soja s’accompagne de plumes de coq grand format et de plissés faits main dans l’atelier parisien de la marque. Des volumes envoûtants, parfois scintillants et vaporeux, mettent en évidence un travail minutieux exprimant une féminité sensuelle, magique et affranchie.

Fashion Week Haute Couture SS23 Jour 2

DEFILE JULIEN FOURNIE A LA SALLE GAVEAU: Le couturier français a présenté une collection innovante, célébrant une liberté féminine post-covid qui s’affranchit du soutien-gorge. Les tenues se veulent donc « plus légères, plus caressantes, moins près du corps », selon ses déclarations. Le défilé s’ouvre avec un tailleur pantalon blanc oversize brodé de fils d’or et des rubans portés en bandeau sur des cheveux relâchés. Pour les looks suivants les encolures et les emmanchures évoquent le débardeur, les petites robes en jersey sont un clin d’oeil à la grande couturière Madeleine Vionnet, un maillot de bain entièrement brodé devient une tenue de soirée. L’absence de maintien par le soutien-gorge conduit à repenser le modélisme des robes, notamment avec une taille un peu remontée pour affiner la silhouette. Dans une robe bleu clair l’effet « années 30 » est obtenu grâce au contre-balancement sous le poids de la broderie d’un pan de tissu ramené de l’avant sur le dos. Les boléros amènent une manche très loose et cachent le bras. Les transparences maintiennent le côté sexy. Rose pâle, orange, nuit violacée: les couleurs des robes et les broderies réalisées par l’atelier indien Shanagar évoquent des couchers et levers de soleil.