Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 2

DEFILE ALEXIS MABILLE CHEZ CHRISTIE’S: Le couturier français érige la simplicité en must de l’élégance à travers un vestiaire intimiste. Les tenues candides d’apparence sobre sont ennoblies de détails précieux mais discrets, telle la dentelle de Lyon, parfois rebrodée de cristaux, qui s’invite dans plusieurs modèles, comme dans le bas du pantalon d’un complet smoking en satin blanc ou dans les épaules et les manches d’une robe chemise minimaliste en faille de soie. La palette de teintes délicates et poudrées s’aventure jusqu’à un dégradé d’orange crépuscule qui s’inspire des nuances de divers rouges à lèvres dans une longue robe à pans drapés. La couleur peau est présente dans plusieurs modèles d’inspiration boudoir. Comme dans cette combinaison couverte de paillettes, dans ce corset en dentelle de Chantilly scintillant assorti à un boléro brodé de nacre, ou encore dans ces fourreaux moulants en jersey-satin affichant en broderie une grande bouche rouge ou un oeil. Et toujours dans cet esprit boudoir, on remarque un sensuel déshabillé en crêpe de soie bordé de plumes d’autruche couleur or.

Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 1

DEFILE IMANE AYISSI A LA SALLE GAVEAU: Le couturier camerounais installé à Paris depuis 1993 a donné une nouvelle version de sa mode chaleureuse aux couleurs vibrantes et aux étoffes chatoyantes, mettant en avant le patrimoine textile et artisanal de l’Afrique, et combinant avec talent des tenues glamour et des pièces du quotidien. Ce festival vitaminé se décline en rouge, rose, orange, rouille, turquoise… Du shantung, de la soie légère, du crépon de soie et du coton satiné servent à réaliser fourreaux, longues robes drapées à traîne ou d’autres styles de robes, plus ondulantes, à travers un savant tressage de bandes de tissus. Mais aussi des pantalons chic, des tops et des blouses fendues, plus faciles à porter et à combiner avec des vêtements de tous les jours. Des manteaux patchwork sont réalisés avec du Kenté, tissu du Ghana fait à la main selon une technique ancestrale, ou avec des petites bandes de Faso Dan Fani, tissu traditionnel du Burkina Faso. Le créateur utilise également l’Obom, un arbre dont on prélève l’écorce qui se régénère, semblable à du cuir, pour fabriquer des corsets ou des fleurs, qu’il applique sur certains corsages, comme dans celui de la robe de mariée. Les franges qui décorent plusieurs modèles de robes et manteaux sont obtenues à partir du raphia.

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 6 (dernier jour)

DEFILE SACAI AU CARREAU DU TEMPLE: Chitose Abe, la fondatrice de la marque, propose une nouvelle version de ses jeux de superposition et de déconstruction dans des volumes exagérés. Pour les hommes: des parkas de super-héros nomades, des vestes Mao matelassées, des pantalons géants, des pulls en mohair de l’Himalaya, des kilts et un trench composite qui rencontre le manteau d’espion dans des panneaux verticaux de coton rubberisé et de laine feutrée. Pour les femmes: de sensationnels gilets cocon en duvet, sur des jupes en soie plissée, les deux dotés de profondes poches militaires; des gilets avec d’énormes manches en agneau et des vestes de base-ball doublées de fourrure. La créatrice s’est également associée à l’artiste et skateur californien Mark Gonzales, dont les planches et les illustrations originales ont été utilisées sur certains modèles, principalement sur des sweatshirts et des tops, mais aussi cousus sur un tailleur composite. Des badges en tissu indiquent Gonz and Sacai, Sacaigonz, Good Vibes Tribe, ou bien de fausses distinctions militaires. L’un des hauts portait simplement une main levant un doigt au-dessus de la légende One Love. Elle a également associé des blousons en peau de mouton aux coupes brillantes à des bloomers courts en soie sur des cuissardes. Sa dernière collaboration avec le chausseur J.M. Weston était aussi à l’honneur, avec deux nouveaux modèles: les Golf Derbies et les Worker Boots dont la semelle allongée dépasse à l’arrière du talon.

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 5

DEFILE HERMES AU PALAIS D’IENA: La designer des collections homme de la maison, Véronique Nichanian, propose une garde-robe aux lignes épurées d’une grande élégance. Le nouveau blouson se décline dans une version à poches zippées verticales, passepoils et col roulé. Les cabans et vestes sont coupés courts, contrairement aux longs manteaux croisés, portés avec des pantalons ajustés et épurés. Des coupes géométriques et des découpes ajourées donnent de nouvelles formes et volumes, comme les superbes manteaux à chevrons à poches poitrine façon cargo, ou les blousons à six boutons et leurs remarquables rabats verticaux. Les détails sophistiqués et les accessoires étudiés abondent, comme les doubles cols et les écharpes tubes. Les motifs les plus classiques, comme les carreaux prince-de-galles et le tricot à losanges, se trouvent modernisés en se voyant apposés sur des rabats de poche ou savamment décalés. Comme toujours, les matières sont impeccables: cuir d’agneau teinté, cuir de maroquinerie équestre, flanelle de daim, cachemire et alpaga, cuir de vachette poli. La palette de couleurs, sombre et mélodique, combine le kaki, le basalte, le charbon, le bleu pétrole, le gris bruyère, l’orange citrouille, le crocus, le silex et le gris tourbe. Un sans-faute!

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 4

DEFILE OFFICINE GENERALE DANS UN IMMEUBLE EN TRAVAUX DU BOULEVARD HAUSSMANN: Pour cette saison, Pierre Mahéo, créateur fondateur de la marque parisienne, a voulu exprimer les couleurs de Paris en hiver au travers d’une palette allant du noir au vert profond en passant par ses traditionnels gris, caramel et chocolat sans oublier son bleu marine préféré. La collection mixte propose une nouvelle déclinaison de l’élégance parisienne dans laquelle les détails ont été particulièrement travaillés sur le tombé des manteaux, les variations de volumes des pantalons et vestes, le choix des jauges sur des mailles. Le jeu sur l’empilement des couches (chemise, pull, costume, écharpe) en ton sur ton est parfaitement maîtrisé. Les silhouettes féminines, amples et fluides, rendent assurément hommage à la femme active parisienne. Mais le créateur se garde d’être trop formel et les modèles portent parfois une touche rebelle. Certains pulls en col V très profond laissent apparaître une chemise aux premiers boutons déboutonnés, une ample chemise sortie du pantalon dépasse sous un cardigan, les vestes deux boutons légèrement oversize avec un col relevé cassent la rigidité d’un costume caramel. Elle, noue négligemment un pull autour du cou. Lui, porte un cuir noir sous son manteau imperméable marine et sur un pull camionneur et un pantalon à pinces ample. Quelques pièces fortes, comme ce blouson aviateur gris en peau lainée, aux dimensions retravaillées près du corps, ou ces beaux manteaux militaires croisés en kaki ou marron, dépouillés mais conservant les détails comme les oeillets métallisés à la ceinture et les boutons-pressions aux épaules, apportent une touche outdoor-chic urbaine à la collection.

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 3

DEFILE AMIRI AU CARREAU DU TEMPLE: La marque fondée en 2014 par le créateur californien Mike Amiri délaisse le denim de ses débuts et propose une garde-robe classique tout à la fois décontractée et très élégante avec un twist rock. Tout se joue sur les matières, entre recherche et touche artisanale, avec des tissus luxueux (cachemire, soie, mohair, satin, cuir). Un travail particulier est réalisé sur les textures avec, cette saison, de remarquables effets de brillance: du débardeur ajouré discrètement scintillant qui se devine sous une chemise en soie, aux bonnets de laine décorés de pierres précieuses, en passant par le délicat cardigan en mohair bordé de rubis. Vestes et chemises étincellent, tissées dans des fils dorés, pavées de strass ou encore brodées de perles. Tout comme les manteaux traversés de fines striures argentées faisant penser à des traces de pluie. Certains costumes sont couverts de baguettes argent. Les cristaux sont partout, ils composent notamment des broches qui viennent orner des bonnets ou bien le revers d’un gilet ou d’une veste de smoking en satin. Les pantalons sont confortables, légèrement évasés, mais toujours chic avec leur galon latéral. La chemise entrouverte sur un maillot de corps ou optant pour un superbe polo coloré, les modèles endossent avec nonchalance de somptueuses vestes, laissant l’écharpe frangée pointer son nez sur la cuisse, sans jamais oublier la pochette en accessoire discret mais indispensable. Le thème damier s’invite parfois, tout comme le motif léopard. Pour le soir, les dandys sortent le grand jeu, enfilant une jaquette queue de pie dont les basques derrière se prolongent avec majesté jusqu’au sol en longue traîne.