Fashion Week Femme AW24/25 Jour 4

DEFILE GAUCHERE AU PALAIS DE TOKYO: La créatrice Marie-Christine Statz a présenté une collection élégante et minimaliste, subtilement dosée entre tailoring et casual, masculin et féminin, construction et légèreté. Elle a notamment travaillé cette saison sur le contraste des matières, entre laines épaisses, flanelle, cuir, nylons mélangés et jerseys ultra-fins transparents. Les tailleurs austères à rayures de banquier laissent la place à des looks plus osés, comme ces bodys col roulé à fines côtes ceinturés, endossés sous de maxi manteaux ou de grandes vestes d’homme, comme cette imposante jupe matelassée qui se referme sur un haut transparent, ou cette tunique en voile couleur chair enfilée sous une veste en cuir noir. Des vêtements doux en mohair et laine peignée, dont cet ensemble jupe/top d’un jaune d’or détonant s’invitent dans cette garde-robe composée d’essentiels (costumes amples, grandes vestes et chemises, pantalons, jupes mi-longues, pièces en maille et manteaux). Le cuir est très présent, que ce soit à travers un faux cuir brillant qui amène la lumière, ou dans des peaux souples dans lesquelles la styliste taille des débardeurs, des chemises, des pantalons et de superbes jupes dans des teintes lie de vin. Les accessoires se déclinent également en cuir, comme les sacs, qui font leur apparition chez la marque, sous forme de pochettes-coussins, ou comme les bottes resserrées en haut du mollet, qui font penser à des protections pour bas de pantalons de ski. La créatrice s’amuse aussi à doubler certaines pièces par le biais de pans de vestes qui se prolongent et remontent en écharpe vers les épaules et le cou. Le procédé est aussi appliqué en rallongeant les revers en satin d’un manteau smoking.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 3

DEFILE ACNE STUDIOS A L’OBSERVATOIRE DE PARIS: Le styliste Jonny Johansson met en scène des guerrières avant-gardistes dans une collection puissante et énergique. Dans un décor cinématographique tout blanc, garni de chaises massives fabriquées avec des pneus de voitures par l’artiste estonien Villu Jaanisoo, les mannequins défilent à vive allure en total look noir ou blanc. Elles se présentent dans des silhouettes courtes en cuir ou denim, chaussant escarpins et chaussures montantes ouvertes sur le talon, et portant des lunettes futuristes et des bijoux en métal chromé comme les carrosseries des voitures. Le créateur privilégie des coupes design épurées tracées d’un trait rapide et sec, bousculant les archétypes du dressing féminin, de la fourrure, qui s’enroule en étole autour du cou, à la petite robe noire. Les modèles se parent de robes fourreaux ou de robes à baleine légères en fin jersey, ainsi que d’élégantes chemises en soie au col rehaussé, qui tire-bouchonnent tant elles semblent extensibles, assorties aux pantalons. Le body à col montant est l’une des pièces phares de la collection, entièrement dénudé dans le dos par un long zip. De même que les pièces en cuir. A l’image de ces manteaux à l’allure de tailleurs, comme sculptés avec leurs formes arrondies et rigides, de ces ensembles en peau vieillie, de ces habits nappa seconde peau ou encore de ce combishort de plongeur en néoprène.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 2

DEFILE MAME KUROGOUCHI AU RESTAURANT OGATA: La styliste japonaise Maiko Kurogouchi a pour habitude de développer ses collections autour des savoir-faire de son pays. Pour cette saison elle s’est penchée sur la céramique et la poterie de Karatsu, s’inspirant de fragments d’assiettes à l’aspect rugueux et terreux remontant à plus de 400 ans. Ces effets de dégradés dans les tons bruns, noirs et gris se retrouvent ainsi dans des tricots en mohair ultra-doux et des pantalons en denim rebrodés, qui reprennent, comme les foulards en soie, les dessins peints sur les faïences. Les petites fleurs et motifs peints à la main sur d’autres types de céramiques sont repris quant à eux dans des robes en maille, tandis que des ensembles en jacquard en reproduisent les dessins sinueux comme des paysages. Pour le soir, d’élégantes robes et costumes pyjama en soie affichent les effets tachetés et craquelés de la terre cuite comme autant de tableaux abstraits. Cette série de pièces très graphiques est complétée par des silhouettes monochromes plus sobres, telles que combinaisons, manteaux et costumes masculins déclinés en gris, noir ou marine, illuminés parfois du reflet doré de boutons ou d’une fine ceinture. Certaines tuniques affichent un décolleté serré et profond, comme creusé par l’eau qui aide à façonner l’argile, dans laquelle plonge un pendentif en céramique réalisé à la main par la créatrice.

Fashion Week Femme AW24/25 Jour 1

DEFILE CFCL AU PALAIS DE TOKYO: Le designer japonais de 38 ans Yusuke Takahashi, spécialiste de la maille, a fondé sa marque Clothing For Contemporary Life (CFCL) en 2020, après avoir travaillé pendant dix années chez Issey Miyake (dont les sept dernières en tant que directeur artistique d’Issey Miyake Men). Dans la droite ligne de ce qu’il faisait chez la célèbre maison japonaise, il a développé pour sa marque une technologie de tricotage 3D combinant la technique traditionnelle à la technologie digitale et permettant de réduire les déchets textiles. Il utilise également des fils recyclés. Pour ce premier défilé de sa marque CFCL dans le calendrier officiel parisien, il a puisé dans l’univers sportif pour proposer une garde-robe graphique en maille plissée, noire, grise, blanche ou rouge, et très confortable. Les vêtements en polyester recyclé sont sans couture et extensibles afin de pouvoir s’adapter à toutes les morphologies. Des costumes, vestes, cabans et duffle-coat au design sobre et raffiné, aux robes transparentes tricotées dans des fils ultra-fins, le vestiaire finit sur une note festive avec des robes ondulées à grosses rayures rouges et blanches, d’autres à effet velours, ainsi qu’une série de tenues tissées avec du lurex ou décorées de grosses paillettes.

Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 4 (fin)

DEFILE FENDI HAUTE COUTURE AU PALAIS BRONGNIART: Le directeur artistique Kim Jones poursuit son approche minimaliste initiée la saison précédente et propose des silhouettes sensuelles et futuristes issues d’un immense travail sur les textures. Le vestiaire s’ouvre avec des total looks noirs ou blancs à l’élégance minimaliste d’une grande simplicité. Des robes bustiers qui tombent droit jusqu’aux mollets, des robes-tricots moulantes en maille ultra fine tissée dans un mélange de fils de cachemire et de vigogne, des vestes d’homme en laine masculine. Des ensembles top et jupe en peau de crocodile, matière servant à réaliser aussi des petits blousons et manteaux. Cette austérité se combine çà et là avec une touche sexy. Par exemple, avec des tuniques de vestale taillées dans un voile transparent ou du gazar de soie, ou avec des jeux de laçage évoquant l’art du shibari (le bondage japonais) via des bandeaux-brassières couvrant la poitrine, tout en s’enroulant autour du cou et des épaules. Des effets scintillants apportent une énergie magnétique à l’ensemble avec des jupes bouillonnantes, confectionnées à partir de franges métalliques recouvertes de paillettes. Les franges d’un fil à la fois soyeux et rigide ressemblent à une fourrure en poils argentés dans un long manteau ou en poils bruns dans une veste volumineuse. Des franges en forme de plumes extra light brodées à la main se meuvent de façon sinueuse, comme dans certaines pelisses, dans des jupes couleur bronze ou dans une robe longue bleu-vert. L’esprit cosmique est souligné par des lunettes futuristes très légères et par une série de tenues argentées étincelantes. De la robe asymétrique en dégradé blanc/noir parée d’une constellation de cristaux, aux robes de cote de maille embrassant le corps, en passant par une tenue de sirène toute en écailles réfléchissantes et jusqu’à un costume-carapace pour embarquer dans une navette spatiale trempé dans de l’argent.

Fashion Week Haute Couture SS24 Jour 3

DEFILE JEAN PAUL GAULTIER x SIMONE ROCHA CHEZ JP GAULTIER: La collection présentée par l’irlandaise Simone Rocha est la sixième réalisée par un créateur invité par Gaultier Couture (après Chitose Abe, Glenn Martens, Olivier Rousteing, Haider Ackermann et Julien Dossena). La créatrice est parvenue à décliner avec brio les éléments les plus significatifs de l’ADN de Jean Paul Gaultier en les mariant habilement à sa propre sensualité romantique. Le défilé commence par une crinoline en organza métallique transparent parachevée par des motifs serpent ou ciel étoilé, quasi hallucinatoires. On remarquera ensuite une robe corset à maxi laçage en soie duchesse, avec des bretelles en guise de traîne et une découpe dans le dos qui se termine en explosion de tulle. Simone Rocha imagine une femme fatale de la navy, coiffée d’un bonnet de matelot, dans une remarquable mini robe composite avec soutien-gorge ruché et rubans de tulle rebrodés de cristaux. Une robe bustier très élancée en organza de soie ivoire est rebrodée de plumes de dentelle. Un manteau de taffetas vert/noir tout droit sorti des archives est orné d’un soutien-gorge conique façon pétales. Son obsession pour les perles conduit à une autre robe corset sublime, recouverte de dizaines de rangs de perles baroques. Le tout est complété par des versions incrustées de plume des souliers fétiches de Simone Rocha, escarpins en plexiglas et richelieus compensés.