Fashion Week Femme AW24/25 Jour 5

DEFILE LOEWE AU CHATEAU DE VINCENNES: Le directeur artistique Jonathan Anderson a présenté une collection puissante et métaphysique, d’une beauté étrange, inspirée par le peintre américain Albert York (1928-2009), grand amateur de paysages et d’animaux domestiques. La jaquette, le queue-de-pie, le manteau du collège d’Eton (prestigieuse école britannique pour garçons) et la longue redingote sont remis au goût du jour. Des modèles classiques sont entièrement revisités, avec des détails soignés ou inattendus, comme par exemple des perles, ou combinés avec de gigantesques pantalons en soie aux imprimés floraux audacieux. Le créateur ouvre le bal avec des tenues de soirée, un trio de robes du soir très longues, en soie, avec des découpes sur les côtés et un dos nu, et des ceintures à boucle pour les cintrer. La collection joue sur la confrontation des techniques du flou et du tailleur, le trompe-l’oeil (les motifs écossais sont imprimés sur le tissu et non tissés) et les jeux d’échelle (mosaïque sur une bague ou sur toute une robe), quand les chaussures, sacs et vêtements sont intégralement couverts de perles « caviar » multicolores. Le col des manteaux est agrémenté de bois sculpté, les larges sarouels fluides laissent l’air s’engouffrer à chaque enjambée, les baggys en toile épaisse semblent être empruntés à un géant. La palette de couleurs, tour à tour franche et subtile, est manifestement celle d’un peintre.

Fashion Week Femme AW23/24 Jour 5

DEFILE LOEWE AU CHATEAU DE VINCENNES: Sous une tente à l’intérieur immaculé installée dans le jardin central du château, Jonathan Anderson, le directeur artistique nord-irlandais de la maison madrilène, fait circuler ses modèles entre 21 cubes colorés de confettis dans des tons primaires, oeuvre de l’artiste italienne Lara Favaretto. Les tenues sont dépouillées. Elles surinvestissent les textures (suède, duveteux des bottines, plumes d’oie douces composant des tee-shirts et des shorts, cuir rigidifié pour des ensembles rose et vert) et jouent sur le flou, l’illusoire. Ainsi les imprimés des robes soyeuses sont nébuleux, comme une photo prise en tremblant, ou imitent un trench dans un pur mirage. Les robes-chemises en cuir ou satin sont ornées d’une chaîne dorée empruntée à un sac, constituant un hybride mi-vêtement mi-accessoire. Les cardigans qui semblent craquelés se révèlent être des autocollants appliqués à même le buste des mannequins. Une série de cabas Puzzle très profonds et de petits sacs à main inspirés des techniques de vannerie japonaises viennent compléter le tableau, le tout dans un cuir d’aspect brut. Les chaussures sont également très stylées: bottes souples dignes d’un D’Artagnan, chelseas en daim égratigné, stilettos déclinés en différents cuirs, escarpins à talons hauts rebrodés de confettis.