Fashion Week Femme SS24 Jour 7

DEFILE VALENTINO A L’ECOLE DES BEAUX-ARTS: Le designer italien Pierpaolo Piccioli a présenté une collection destinée à mettre en valeur le corps féminin et qui s’articule autour d’une remarquable série de robes en imitation stuc (« Altorilievo » ou « Haut-relief »), consistant à assembler des broderies florales en 3D pour créer une robe ou un manteau sans manches. L’effet sculpté est saisissant et cette technique a aussi l’avantage de laisser voir beaucoup de peau, car entre deux orchidées ou marguerites brodées, il y a toujours un peu de vide… Un ensemble de looks entièrement noirs arborait des coupes anatomiques, tout comme plusieurs tenues rouge Valentino évoquant le péché. La plupart des silhouettes comportaient un sac, notamment le nouveau sac V Logo Moon. Le modèle existe en trois tailles, toutes d’une grande élégance. Le plus grand se porte à l’épaule pour une allure décontractée, tandis que le plus petit s’enroule autour du poignet et se porte comme un petit bijou de soirée.

Fashion Week Femme SS24 Jour 6

DEFILE ALEXANDER MCQUEEN AU CARREAU DU TEMPLE: C’était l’événement attendu de ce sixième jour de fashion week parisienne, car Sarah Burton présentait son dernier défilé pour la marque après y avoir travaillé 26 ans (d’abord comme bras droit de Lee Alexander McQueen puis, à la mort tragique de celui-ci en 2010, comme directrice artistique). La collection met en évidence, avec beaucoup d’émotion, l’immense talent de la créatrice et couturière, qui a déclaré que « les sources d’inspiration de cette collection sont l’anatomie féminine, la reine Elizabeth I, la rose rouge sang et Magdalena Abakanowicz, une artiste (polonaise) transgressive à l’incroyable puissance créatrice, qui refusait tout compromis dans sa vision ». On peut lire une référence aux tissus effilochés de Magdalena Abakanowicz dans les franges rouges cousues sur le plastron d’un costume noir qui se prolongent le long des manches, dans des jupes où les fils de soie ne sont pas tissés entre eux mais seulement alignés et retenus par des panneaux en viscose qui structurent l’ensemble. L’anatomie du corps féminin se lit sur une robe blanche brodée de fils représentant les organes digestifs et le système lymphatique, ou encore sur une robe sculpturale où les volants, les fentes et le dégradé de couleurs évoquent le sexe féminin. Les nombreux costumes sont comme toujours ajourés, laissant apparaître les côtes, une partie du dos ou la poitrine. Le défilé qui s’est ouvert avec Kaia Gerber en redingote noire à la coupe parfaite, avec un dos lacé rouge sang, s’achève en beauté avec Naomi Campbell en corset coeur plongeant argenté et jupe en boucles de perles de rocaille.

Fashion Week Femme SS24 Jour 5

DEFILE YOHJI YAMAMOTO A L’HOTEL DE VILLE: Le couturier japonais a livré une nouvelle version de ses jeux de construction des robes de toute beauté. A l’exception d’une paire de manches blanches dans certaines vestes au style médiéval avec épaules pointues surélevées, des pois candides sur une poignée de robes noires, une rangée de boutons nacrés ou d’épais rubans crème s’enroulant dans des tuniques sombres, l’entière garde-robe est déclinée dans sa couleur fétiche, le noir. Tout est parfaitement pensé, soupesé, étudié et agencé: longueurs, coupes, coutures. Le créateur enlève, ajoute, ajuste, créant des volumes à travers des fronces, des pinces, mais aussi des multi-strates de tissus. Jupes et robes, gonflées sur les flancs, font penser à des crinolines, les manteaux prennent l’allure de redingotes. Il multiplie les coups de ciseaux dans des créations origami. Ici, il entaille un col dont le tissu se rabat sur le devant redessinant une encolure. Là, il rapièce, en comblant une découpe avec de la dentelle. Voile et tulle noirs montent tout en légèreté autour des corps, tandis que des vestes semblent déchiquetées. Les mannequins, aux longues mèches bouclées se confondant avec les rubans lanières de certaines pièces, semblent baignées de mystère, mêlant passé et présent. L’attitude est marquée par une classe nonchalante avec un twist rock, surtout lorsqu’elles paradent en lunettes noires, juste vêtues d’un gilet d’homme en guise de top, le pantalon noir resserré par une ceinture-chaîne métallique à écussons assortie au collier.

Fashion Week Femme SS24 Jour 4

DEFILE GIVENCHY A L’ECOLE MILITAIRE: L’illustre maison française qui a retrouvé son dynamisme grâce à son directeur artistique américain Matthew M. Williams a présenté un vestiaire du soir très habillé dans lequel le noir dominant laissait place aussi à quelques touches de couleur et motifs floraux. Sont ainsi apparus d’élégants tops en maille associés à des jupes mi-mollet, des corsages en soie sur jupe en veau noir asymétrique, des blazers oversize, des cache-poussière très longs en soie, des vestes aux profonds décolletés, des manteaux en faille de soie, des robes du soir à demi transparentes, une robe fourreau associée à une veste à épaules larges, une jupe crayon longue devant et courte derrière avec un cache-coeur transparent. Des iris parsèment une jupe beige, des gerberas éclosent sur un bustier vert. Les looks sont agrémentés de délicieuses touches mode: des mi-bas rouge foncé ou bleu profond associés à des talons hauts, des couleurs acidulées avec robes résille tubulaires bleu glacial ou jaune aigre, des robes en mousseline de soie artistiquement drapées.

Fashion Week Femme SS24 Jour 3

DEFILE COURREGES AU PARC DES EXPOSITIONS: Le directeur artistique Nicolas Di Felice qui a relancé les ventes de la marque française depuis son arrivée en 2020 poursuit son chemin en puisant avec cohérence dans les codes de la maison pour les ancrer dans l’époque actuelle. Les coupes nettes et graphiques et les lignes géométriques se veulent désirables et portables. Les silhouettes sont courtes, avec quelques robes et manteaux longilignes. La palette est minimaliste, alternant noir, nuances de blanc et couleurs de la terre. Les coupes arrondies chères à André Courrèges sont présentes sur de nombreuses pièces. Des robes sont fendues très haut sur la cuisse gauche, tandis qu’elles découvrent l’épaule droite. Les vestes sont aussi portées avec l’épaule droite tombante, accentuant l’asymétrie des looks. La chemise est revisitée. Certaines robes à col de chemise affichent un profond décolleté en V, tout comme un sweat-shirt blanc porté en veste. Blousons, jupettes, tops ajustés, manteaux courts et pantalons pattes d’éph constituent l’essentiel de la garde-robe. Le style futuriste du fondateur se retrouve, en discrète allusion, dans certains accessoires comme ces deux modèles de soutien-gorge, l’un en plastique transparent et l’autre en argent métallisé. La collection fait la part belle aux pièces et pantalons en cuir, effet crocodile ou vinyle. En particulier, les modèles fendus tout du long, latéralement, et retenus par des sangles à boucles. Ici et là, un coup de cutter semble avoir été donné au hasard fendant des tops à la verticale au centre de la poitrine, ou dans le haut des cuisses, en découpes, sectionnant les pantalons. Les cuissardes sont omniprésentes également.

Fashion Week Femme SS24 Jour 2

DEFILE VICTORIA/TOMAS AU PALAIS DE LA FEMME: Les créateurs Victoria Feldman et Tomas Berzins ont présenté une nouvelle collection hautement désirable et parfaitement aboutie. Les tenues aux coupes impeccables sont confortables et pratiques, tout en restant cool et avec de petites touches sexy. Les classiques chemisettes en coton bleu ciel ou kaki à maxi poches sont associées à des mini-jupes. L’incontournable sweater gris clair est agrémenté de volants et se porte « cropped », tandis que les pièces en denim s’enfilent à l’envers, exploitant l’effet de textures et couleurs différents. Tout se joue dans les détails, l’allure étant rehaussée par des franges fines ou des éléments métalliques, comme les boutons pression, les oeillets ou les chaînettes qui bordent certains vêtements. Ici, de longues fentes verticales traversent des pantalons ou des vestes-capes. Là, des ouvertures se créent sur les flancs ou les cuisses dans des tee-shirts ou jupes froncées. Le serpent, symbole de fertilité, s’enroule en broderies et applications sur jupes et vestes. Aux pieds, de solides bottes en cuir noir plates, pour plus de confort.

Fashion Week Femme SS24 Jour 1

DEFILE WEINSANTO AU CLUB TECHNO « CARBONE »: Pour cette nouvelle collection intitulée « Perfect Day », le jeune créateur alsacien de 29 ans Victor Weinsanto revisite à sa façon le thème du mariage. La mariée est en blanc, mais complètement désembourgeoisée. Le travail de corseterie y est volontairement révélé, plutôt que de servir uniquement de dessous caché. La lingerie tout en transparence sert de robe dès le premier look porté par la créatrice Lady Miss Boo (habilleuse de drag queens), suivie peu après par Nicky Doll dont la crinoline s’affiche en dehors de sa robe. D’autres personnalités de la nuit, comme Sam Quealy, Julie Demont et Miss Allanah Star, font partie de ce show audacieux dans lequel rayonnent différentes générations et morphologies. Une robe vase semi-transparente est décorée uniquement de délicats pétales de fleurs. Mais le créateur propose également des tenues plus décontractées avec cravates, capuches incorporées dans les vestes, manteaux de laine et robes en satin. Les pantalons font aussi leur apparition dans des silhouettes couture oversize. Un luxe plus subtil qui, au-delà du classique noir et blanc, se décline dans des tons nude, beige et jaune.