Fashion Week Homme AW24/25 Jour 3

DEFILE AMIRI AU CARREAU DU TEMPLE: La marque fondée en 2014 par le créateur californien Mike Amiri délaisse le denim de ses débuts et propose une garde-robe classique tout à la fois décontractée et très élégante avec un twist rock. Tout se joue sur les matières, entre recherche et touche artisanale, avec des tissus luxueux (cachemire, soie, mohair, satin, cuir). Un travail particulier est réalisé sur les textures avec, cette saison, de remarquables effets de brillance: du débardeur ajouré discrètement scintillant qui se devine sous une chemise en soie, aux bonnets de laine décorés de pierres précieuses, en passant par le délicat cardigan en mohair bordé de rubis. Vestes et chemises étincellent, tissées dans des fils dorés, pavées de strass ou encore brodées de perles. Tout comme les manteaux traversés de fines striures argentées faisant penser à des traces de pluie. Certains costumes sont couverts de baguettes argent. Les cristaux sont partout, ils composent notamment des broches qui viennent orner des bonnets ou bien le revers d’un gilet ou d’une veste de smoking en satin. Les pantalons sont confortables, légèrement évasés, mais toujours chic avec leur galon latéral. La chemise entrouverte sur un maillot de corps ou optant pour un superbe polo coloré, les modèles endossent avec nonchalance de somptueuses vestes, laissant l’écharpe frangée pointer son nez sur la cuisse, sans jamais oublier la pochette en accessoire discret mais indispensable. Le thème damier s’invite parfois, tout comme le motif léopard. Pour le soir, les dandys sortent le grand jeu, enfilant une jaquette queue de pie dont les basques derrière se prolongent avec majesté jusqu’au sol en longue traîne.

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 2

DEFILE LEMAIRE A SON SIEGE PLACE DES VOSGES: Le duo de créateurs Christophe Lemaire et Sarah-Linh Tran a livré une nouvelle déclinaison de son travail passionné et recherché sur les coupes et les silhouettes. Hommes et femmes endossent les mêmes tenues, des total looks multi-strates agençant en toute liberté différentes pièces et matières d’une même teinte, ton sur ton. Le défilé s’ouvre sur une palette claire de teintes naturelles (beige, blanc cassé,…) où la maille a la part belle entre tricots de soie seconde peau, body douillet en laine et collants-guêtres. Les mannequins en pantoufles ou chaussons de danse enfilent sur cette base des tuniques plissées en crêpe, qui renforcent cet esprit « danse classique ». Jouant sur le contraste entre l’intimité de la sphère domestique et l’extérieur plus imprévisible et parfois hostile, le duo imagine des silhouettes versatiles, où le pyjama en soie ou coton s’enfile sous le manteau, avec de grosses chaussettes en laine, tandis que le manteau prend des allures de peignoir. Le dedans et le dehors sont savamment mixés avec une grande attention portée, comme toujours, sur les pièces à manches. Le cardigan se noue à la taille en une énième couche ou sur l’épaule, épousant la forme du sac en bandoulière. Le grand imperméable kaki se marie à merveille avec la chemise et le pantalon retroussé en denim un peu usé. Le gros chandail torsadé jeté sur les épaules se transforme en écharpe-cape protectrice. Un grand col en laine dépasse de la veste en cuir sous l’imperméable pour remonter jusqu’au dessus des oreilles. Tailoring et outerwear se combinent harmonieusement pour ne faire qu’un à travers ces looks monochromes, sophistiqués et intemporels sans fantaisie, sauf quelques exceptions. Des pendentifs argentés brillent sur un pull ou une chemise, tandis que des lacets se resserrent au cou de certaines chemises avec une boucle métallique décorée, à la façon des cravates de western. Une allure folklorique s’empare de la garde-robe en fin de défilé avec des plaids aux longues franges aux imprimés chardon, qui s’enroulent autour de la taille, et des broderies éthiques décorant vestes et manteaux.

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 1

DEFILE AURALEE AU PALAIS DE TOKYO: La marque japonaise fondée en 2015 par Ryoto Iwai à Tokyo proposait son premier défilé à la Fashion Week parisienne (après être intervenue depuis plusieurs années dans le programme des présentations). Dans cette collection mixte toute en délicatesse le créateur revisite le vestiaire du quotidien en mettant en avant de somptueuses matières développées par la marque elle-même. Il imagine ce moment particulier qui caractérise la fin d’une journée de travail, quand on sort du bureau avec l’envie de rentrer chez soi ou la perspective d’une soirée au théâtre ou entre amis. Certains hommes ont le temps de passer au pressing récupérer leur tenue pour le dîner, d’autres ont mis leur doudoune ou leur chandail dans un sac, tandis que quelques-uns ont encore le badge du bureau autour du cou. Les mannequins arborent une élégance nonchalante, mélangeant avec un chic indéniable de l’outerwear, des pièces de workwear, comme cette veste en denim qui semble taillée dans ces grosses toiles servant à confectionner les typiques combinaisons de travail beiges, et un habillement de bureau plus classique à base de costumes aux proportions simples et confortables. Le créateur s’amuse à mixer et superposer habits et matières. La veste courte en tweed aux manches légèrement arrondies s’enfile sur un hoodie à capuche ultra doux, lui-même superposé à un pull-over ultra léger en cachemire. Le coupe-vent mauve long se porte sur la gabardine, qui protège à son tour du costume. Des couleurs incisives comme le rouge, le turquoise ou le violet s’immiscent avec naturel dans une palette de tons pastels. De superbes cabans sont réalisés dans une nouvelle matière, une laine éponge double-face. Une doudoune-parka en alpaga est à la fois résistante et légère. Les manteaux tombent impeccablement, tandis qu’en guise de chemise, une femme endosse sous la veste de son tailleur un cardigan mandarine impalpable. La qualité est omniprésente, s’exprimant à travers la douceur et la fluidité des vêtements.

Fashion Week Femme SS24 Jour 9 (dernier jour)

DEFILE CHANEL AU GRAND PALAIS EPHEMERE: La directrice artistique Virginie Viard a présenté une collection estivale, pleine d’énergie et de joie de vivre, inspirée par la Provence et la célèbre Villa de Noailles à Hyères. Apparaissent ainsi des robes plissées et corsages hippie chic, associés à des blazers écossais, de superbes caftans légers en laine bouclée, faciles à enfiler ou à enlever. Egalement d’astucieuses jupes-culottes, des shorts portés avec des tops rebrodés de cristaux, ou encore des débardeurs de kayakistes, monogrammés CC. La créatrice a innové en présentant pour la première fois chez Chanel des jeans et tuniques en denim vieilli, associés à des ceintures perlées. Des jupes portefeuille de forme irrégulière, en laine bouclée, ont un côté plus long de quelques centimètres. Les mannequins marchent à plat: mules diamantées, tongs monogrammées, ou ballerines incrustées de perles avec des noeuds en ruban noir. Sauf pour le soir: dans la tendance actuelle de la semi-transparence, de superbes robes en mousseline de soie noire, style négligé, sont combinées à des cuissardes bleu glacier à talons hauts. Des imprimés floraux fantaisie, déclinés en tailleurs pantalon, blazers et jupes plissées sont une allusion à l’insouciance propre à la Villa Noailles et à son heure de gloire.

Fashion Week Femme SS24 Jour 8

DEFILE LOUIS VUITTON AU 103 AVENUE DES CHAMPS-ELYSEES: Le directeur artistique des collections féminines Nicolas Ghesquière a présenté sa nouvelle collection dans le chantier de ce bâtiment imposant destiné à devenir d’ici quelques années un complexe Vuitton, à la fois magasin, restaurant, musée et même hôtel, revenant ainsi à la fonction initiale du bâtiment qui, lors de son inauguration en 1898, était un palace. La marque a fait revêtir l’espace du défilé d’une bâche orange en polyéthylène recyclé pour « donner l’impression d’être dans une montgolfière », le point de départ de la collection étant une voyageuse face à sa valise et les contraintes qu’un petit bagage impose. Les tissus ont donc été travaillés pour être les plus légers possibles: mousseline de soie dans tous ses états (lisse, crêpée ou satinée), cachemire waterproof superfin, nylon tissé comme du tweed mais mince comme un coupe-vent… Un blouson à manches bouffantes est associé à une robe longue et froufroutante, le tout dans des rayures colorées contrastantes. Des tops drapés à la main par les ateliers sur mesure sont contraints par des pantalons taille haute soutenus par des bretelles, tout comme les robes péplum dont l’épanouissement est restreint par une ceinture. Dans ce foisonnement créatif, quelques silhouettes plus simples parviennent également à attirer l’attention, comme une jupe crayon d’où dépassent les pans d’une blouse évanescente, ou encore un manteau façon peignoir révélant une robe courte et des jambes galbées par des escarpins en cuir torsadé.