Fashion Week Homme AW24/25 Jour 2

DEFILE LEMAIRE A SON SIEGE PLACE DES VOSGES: Le duo de créateurs Christophe Lemaire et Sarah-Linh Tran a livré une nouvelle déclinaison de son travail passionné et recherché sur les coupes et les silhouettes. Hommes et femmes endossent les mêmes tenues, des total looks multi-strates agençant en toute liberté différentes pièces et matières d’une même teinte, ton sur ton. Le défilé s’ouvre sur une palette claire de teintes naturelles (beige, blanc cassé,…) où la maille a la part belle entre tricots de soie seconde peau, body douillet en laine et collants-guêtres. Les mannequins en pantoufles ou chaussons de danse enfilent sur cette base des tuniques plissées en crêpe, qui renforcent cet esprit « danse classique ». Jouant sur le contraste entre l’intimité de la sphère domestique et l’extérieur plus imprévisible et parfois hostile, le duo imagine des silhouettes versatiles, où le pyjama en soie ou coton s’enfile sous le manteau, avec de grosses chaussettes en laine, tandis que le manteau prend des allures de peignoir. Le dedans et le dehors sont savamment mixés avec une grande attention portée, comme toujours, sur les pièces à manches. Le cardigan se noue à la taille en une énième couche ou sur l’épaule, épousant la forme du sac en bandoulière. Le grand imperméable kaki se marie à merveille avec la chemise et le pantalon retroussé en denim un peu usé. Le gros chandail torsadé jeté sur les épaules se transforme en écharpe-cape protectrice. Un grand col en laine dépasse de la veste en cuir sous l’imperméable pour remonter jusqu’au dessus des oreilles. Tailoring et outerwear se combinent harmonieusement pour ne faire qu’un à travers ces looks monochromes, sophistiqués et intemporels sans fantaisie, sauf quelques exceptions. Des pendentifs argentés brillent sur un pull ou une chemise, tandis que des lacets se resserrent au cou de certaines chemises avec une boucle métallique décorée, à la façon des cravates de western. Une allure folklorique s’empare de la garde-robe en fin de défilé avec des plaids aux longues franges aux imprimés chardon, qui s’enroulent autour de la taille, et des broderies éthiques décorant vestes et manteaux.

Fashion Week Homme AW24/25 Jour 1

DEFILE AURALEE AU PALAIS DE TOKYO: La marque japonaise fondée en 2015 par Ryoto Iwai à Tokyo proposait son premier défilé à la Fashion Week parisienne (après être intervenue depuis plusieurs années dans le programme des présentations). Dans cette collection mixte toute en délicatesse le créateur revisite le vestiaire du quotidien en mettant en avant de somptueuses matières développées par la marque elle-même. Il imagine ce moment particulier qui caractérise la fin d’une journée de travail, quand on sort du bureau avec l’envie de rentrer chez soi ou la perspective d’une soirée au théâtre ou entre amis. Certains hommes ont le temps de passer au pressing récupérer leur tenue pour le dîner, d’autres ont mis leur doudoune ou leur chandail dans un sac, tandis que quelques-uns ont encore le badge du bureau autour du cou. Les mannequins arborent une élégance nonchalante, mélangeant avec un chic indéniable de l’outerwear, des pièces de workwear, comme cette veste en denim qui semble taillée dans ces grosses toiles servant à confectionner les typiques combinaisons de travail beiges, et un habillement de bureau plus classique à base de costumes aux proportions simples et confortables. Le créateur s’amuse à mixer et superposer habits et matières. La veste courte en tweed aux manches légèrement arrondies s’enfile sur un hoodie à capuche ultra doux, lui-même superposé à un pull-over ultra léger en cachemire. Le coupe-vent mauve long se porte sur la gabardine, qui protège à son tour du costume. Des couleurs incisives comme le rouge, le turquoise ou le violet s’immiscent avec naturel dans une palette de tons pastels. De superbes cabans sont réalisés dans une nouvelle matière, une laine éponge double-face. Une doudoune-parka en alpaga est à la fois résistante et légère. Les manteaux tombent impeccablement, tandis qu’en guise de chemise, une femme endosse sous la veste de son tailleur un cardigan mandarine impalpable. La qualité est omniprésente, s’exprimant à travers la douceur et la fluidité des vêtements.