La Fashion Week parisienne de prêt-à-porter femme automne-hiver 16/17 s’est déroulée du 1er au 9 mars 2016. Elle a été marquée par de sublimes défilés d’une grande créativité. Voici le début de mon reportage au jour le jour sur les défilés auxquels j’ai assisté ainsi que sur le streetstyle aux alentours.
DEFILE EACHxOTHER AU THEATRE DU TRIANON: une inspiration assurément artistique pour les designers Ilan Delouis et Jenny Mannerheim qui vont jusqu’à inscrire des mots du poète Robert Montgomery sur certaines pièces. Cela conduit à une collection d’allure androgyne de haut niveau très désirable. Un streetwear chic et contemporain aux accents mélancoliques et poétiques. La palette de couleurs est riche et va du noir au marron en passant par des beiges romantiques, du jaune moutarde et un délicieux camel brillant. Un maquillage orange autour des yeux des mannequins relève subtilement l’allure d’ensemble. Les jupes, robes et manteaux sont en-dessous du genou. Beaucoup de pantalons (slims qui s’arrêtent au-dessus de la cheville, ou bien larges et hyper-longs qui se terminent en pattes d’éléphant), de longues manches, des bretelles, une veste tailleur avec capuche. On est sous le charme!
DEFILE LEA PECKRE AU PALAIS DE TOKYO: rencontre entre le monde des couche-tard et celui des lève-tôt: il est 5h du matin comme ceci est écrit sur certaines tenues. La collection traduit cette contradiction en proposant des teintes et des silhouettes en opposition. Bleu nuit et noir contre blanc optique, mais aussi violet et aubergine. Manteau d’homme en gabardine noire combiné avec une robe en tulle blanc style lingerie. Grande variété de textures. Les volants, lacets et mailles bords côte très près du corps dessinent une garde-robe à la fois technique et séduisante. Sans oublier la transparence, présente dans de nombreuses silhouettes et à tous les niveaux du corps, et qui est l’un des éléments phare de l’ADN de la marque. Un pantalon/combinaison très taille basse avec un haut transparent est assez époustouflant. Une collection tout à la fois sexy et décontractée en phase avec l’époque.
DEFILE ANREALAGE AU PALAIS DE TOKYO (YOYO-CLUB): un défilé qui se vit comme une expérience et qui permet de pénétrer dans l’univers particulier du créateur japonais Kunihiko Morinaga. Celui-ci nous a conviés à une performance qui brouille les sens: descente d’escaliers dans le noir, bruits stridents. Une cage aux fines parois transparentes est installée au milieu du podium. Un voyage dans le futur, à la frontière entre le réel et l’irréel, dans lequel des mannequins aux allures de robots nous présentent une symphonie en gris dominant (clair, foncé ou brillant, avec des motifs géométriques ou non: losanges, ronds, quadrillages, fleurs) en différentes matières et coupes. Le designer japonais est passionné par l’expérimentation textile et technologique: cette fois-ci il a codé ses matières avec un programme informatique. Des tissus techniques au service d’une recherche esthétique très pointue. Les mannequins portent des casques de cycliste étirés couvrant le front et une partie du visage, et des cols XXL qui masquent les nuques. Imperméables transparents du plus bel effet en fin de défilé. La collection comprend aussi des chaussures et accessoires (sacs, pochettes) dans les mêmes thèmes. Des silhouettes très « cocon » pour affronter un monde urbain post-moderne impitoyable!
Le streetstyle du mardi 1er mars 2016:
Et, pour terminer, mon look du jour: